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Wednesday, August 22, 2012

Il ne faut pas que la Grèce ne puisse pas ne pas quitter la zone Euro.


L'aube ou le crépuscule pour l'Euro. Naples, Florida sunset. Photo ET



Il ne faut pas que la Grèce ne puisse pas ne pas quitter la zone Euro. 


Euroka !



Il est des déclarations qui imperceptiblement changent au cours du temps, à force de les répéter toujours et toujours avec un bémol pour accommoder l'air du temps, qui est en ce qui concerne l'Euro, l'air de la journée. Jean-Claude Juncker, le penseur derrière l'Euro, chevauche ces mutations dans le message, sans peur et sans reproche et sans jamais se rendre compte que le moulin a vent a tourné. Voici la très joyeuse, plaisante et récréative histoire du Chevalier de l' Euro. Et ce n'est que le chapitre 2012 !

 

 

"II faut à tout prix éviter un défaut de la Grèce", Jean-Claude Juncker ...

janvier 2012  (Click + Ctrl)

14 mai 2012

 

Zone euro : la sortie de la Grèce serait "gérable", estime Juncker ...

07 aout, 2012

Juncker : une sortie de la Grèce de la zone euro est «gérable» mais ...

07 aout, 2012

Pour Juncker, une zone euro sans la Grèce est « gérable », Actualités

aout, 2012

Pour Juncker, une zone euro sans la Grèce est « gérable » - monde ...

07 aout, 2012

Juncker: une sortie de la Grèce serait gérable mais non souhaitable

07 aout, 2012

Lalibre.be - Juncker: la Grèce ne quittera pas la zone euro

18 aout, 2012

Le parcours même de J.C. Juncker, Monsieur Euro depuis 2004 en ce qui concerne la perception des marchés a suivi une sinusoïde similaire.

Au début, les marchés l'ignoraient, comme politiquement Lady Catherine Ashton, en charge des relations extérieures et affaires étrangères de l'UE ou même Herman Van Rompuy, Président du conseil européen sont ignorés, car ils ne sont pas connus du public mondial.

Dans une seconde phase, les aiguilles des marchés, surtout du Forex ont quelque peu bougé quand le rôle de Juncker commençait à être connu. Cela n'a pas duré.

Dans une troisième phase, ceux qui écoutaient ont vite perdu le Nord, à l'exemple des déclarations contradictoires à la presse ci-dessus. Elles s'annulaient mutuellement, pire toute crédibilité s'est évaporée dans l'épisode qui se résume dans un credo politique qui défend le mensonge comme un moyen de gouverner. ("Il n'y a pas de réunion", et,  "Vous devez mentir quand cela devient important", au sujet d'une réunion en cours en mai 2011).

La quatrième phase est née du fait du tandem Merkozy, discret, dont il fallait percer des secrets: Juncker de par son rôle, pouvait avoir glané des bribes et des morceaux, donc il jouissait d'un regain d'intérêt.

En attendant en ce mois d'été, tout ce joli monde a surtout passé des vacances. Les marchés n'ont pas attendu, constatant que rien ne se faisait vraiment.

Reste donc le suspense: faut-il sauver l' Euro ou bien faire marche arrière, comme par exemple vers l' ECU. Le fait est que les réponses qui nous sont livrées sont émotionnelles et politiques et probablement pas factuelles. Personne n'a fait le calcul du coût d'un éclatement comparé à celui d'un sauvetage. Ce que l'on nous livre sont des narrations avec quelques formules généralement reprises et circulées par l'establishment. Personne n'a démontré que le sauvetage de l'Euro est plus économique et plus rationnel que son éclatement, ni surtout, basé sur ces faits, exposé un plan pour l'avenir. Le plan actuel est qu'on croise les doigts. Pourquoi pas jouer au loto?

Faute de cette preuve que le sauvetage est préférable à l'éclatement de l'Euro, je considère que l'Europe a péché en confondant vitesse et précipitation dans son développement. Somme toute, quelques leaders européens, par vanité ou incompétence ont poussé une monnaie commune avant d'assurer une politique économique commune, donc plus d'Europe, donc moins de souverainetés nationales. Sans cette volonté, de faire des compromis et des pas vers une Union de plus en plus étroite, le sauvetage de l'Euro me semble une entreprise vaine et d' un coût sans limite. Personne n'a démontré que l'éclatement vers les anciennes valeurs en ECU serait une catastrophe plus grande encore que les rafales de sauvetage où l'unité de compte finit par être 100 milliards d' Euros. Le smicard grec préfère la solution qui le laissera vivre.  

Saturday, June 16, 2012

Luxembourg: Juncker restera chef de l'Eurogroup, rapporte la Wirtschaftswoche.


Bloomberg a rapporté des nouvelles de Wirtschaftswoche, selon lesquelles Juncker resterait président de l'Eurogroupe, ET Yves Mersch, le banquier central du Luxembourg, rejoindrait le Comité Exécutif de la BCE.

Si cette nouvelle est confirmée, elle révèle les excellentes compétences de Juncker pour manœuvrer dans les allées du pouvoir non-élu  de l'Union Européenne. Il a longtemps prétendu ne plus être candidat au poste de président de l'Eurogroupe tout en laissant planer l'ambiguïté.  Puis il était un des volontaires pour énoncer des règles selon lesquelles se ferait le choix d'un successeur, telles que: être un ancien chef de gouvernement, se concentrer uniquement sur cette présidence sans cumul avec des fonctions nationales. Puis renversement: il est désirable que la personne choisie cumule la présidence avec une fonction nationale. Dans la suite il eut quelques propositions osées pour neutraliser certains candidats possibles comme Monti, qui a dit non, ouf! Et puis Schäuble, qui lui n'est pas chef de gouvernement, ou un obscure Finlandais, trop périphérique. L' Italie et l'Allemagne (connivente?) ainsi neutralisées, Juncker avait mis sur pied une visite presque impromptue chez M. Hollande à peine des minutes après son  élection comme président de la France. Pour les observateurs avertis, ce fut une dernière preuve claire que Juncker avait joué la partition du renard de la Fontaine qui soit allait attraper le raisin, soit prétendre que les raisins étaient trop sûres. Au contraire de la fable, le renard aurait donc gagné ses raisins.

Qui plus est, M. Juncker avait déclaré qu'il préférerait se concentrer sur son travail en tant que Premier Ministre du Luxembourg, prendre du temps pour lui-même. Le cumul de deux emplois comme celui de président de l'Eurogroupe et de Premier Ministre ne serait pas réaliste. Cette notion s'est modifiée plus récemment en son contraire, comme quelque chose qui tout d'un coup serait  redevenu hautement souhaitable, et que M. Euro devrait également être un ministre national des Finances, ce qu'il est. Cumul ou non?  Le moment est au status quo. M. Frieden, son successeur in petto en tant que Premier Ministre du Luxembourg, garde les doigts croisés.

Si tout cela est vrai, c'est une belle réussite pour Juncker dans les méandres et manigances des politiques politiciennes européennes. Le succès serait d'autant plus grand, si M. Mersch accède au Comité Exécutif de la BCE. Il a toujours été supposé que si Juncker  était reconduit comme Monsieur Euro, cela empêcherait Yves Mersch d'être nommé au Conseil exécutif de la BCE. Deux nominations luxembourgeoises, ce serait trop. Mais selon Wirtschaftswoche, le Luxembourg serait en train d'obtenir les deux premiers prix!

Peu importe que nous ne battions même pas Malte au football. Nous sommes quand-même champions: nous fournissons deux sheriffs de la finance européenne. Pas étonnant que vous veuillez confier vos sous à des banques luxembourgeoises. 

Thursday, January 5, 2012

Aide-mémoire pour les vœux de Nouvel An officiels.




Bonne Année. Même si toutes les lignes à suivre sont claires, il y a des ombres au tableau. Photo E.T.



Ce qui est bien quand on formule des vœux pour les priorités luxembourgeoises depuis un autre continent, c'est qu'il faut se limiter obligatoirement à l'essentiel. Avec la distance, les détails deviennent de toute façon insignifiants, sauf ceux qui me concernent personnellement bien entendu. Voici mes 7 vœux pour le Luxembourg en 2012, (et pour moi-même, là où les deux se superposent):

1. Que notre gouvernement reste chez nous et s'occupe de nos affaires

Élémentaire mon cher Watson? Pas chez nous. Notre Premier se veut la tète de l'Eurogroupe et sauver la Grèce, son Second se veut les jambes dans un Tour du Monde du Conseil de Sécurité de l'ONU et sauver le monde. Mon tout est peut-être la tête et les jambes, mais elles sont ailleurs, pas chez nous. Ce manège est couronné d'apparitions plus ou moins réussies sur des chaînes de télévision, surtout allemandes. Tragiquement, les membres juniors de leur équipe tentent de les émuler de plus en plus souvent en s'y aventurant eux aussi. Chez nous, il y a pourtant pas mal à faire, traduit en chiffres:

15.164, le nombre de chômeurs

10.221,94, en Euros, dette du gouvernement central par tête d'habitant

1500, le nombre d'affaires pénales classées pour prescription depuis 1990

13 ans, le temps qu'il faut à la justice pour régler le sort de la vache volée au fermier de Mertzig

8 ans, mon compteur judiciaire personnel provisoire

1.086 le nombre de réclamations traitées par l'Ombudsman, d' octobre 2010 à septembre 2011

La raison que ces chiffres sont si mauvais est que ceux chargés de faire le ménage chez nous, préfèrent s'occuper et s'illustrer ailleurs.

2. On ne commande pas un "Tout" et partie d'un "Tout"

Qui trop embrasse, mal étreint. Cette sagesse populaire a été élevée au statut de règle par les penseurs de l'art militaire: On ne commande pas un Tout et partie d'un Tout. Ainsi le général Eisenhower, commandant le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, ne commandait pas en même temps la 90e Division d'Infanterie du VII Corps de la 1re Armée américaine à Utah Beach. Les écoles MBA ont toutes reconnu la valeur de cette règle militaire et l'ont transposée dans la vie des sociétés civiles. Lakshmi Mittal l'applique, car il n'insiste pas à être aussi magasinier en chef à Schifflange.

Cette règle est tellement intuitive aussi, que tout le monde (enfin presque) comprend qu'on ne peut mener de front deux fonctions aussi absorbantes que celles de Premier Ministre du Luxembourg et Président de l'Eurogroupe. Mais notre Premier a déjà compris cela et a dit qu'il resterait chez lui en 2012. Il a aussi dit le contraire. Le Président français devra donc décider pour lui une fois de plus.

D'ailleurs il faut remettre en question ces ambitions européennes, internationales et onusiennes de nos ministres: à force de vouloir jouer ces rôles, les confrontations avec nos voisins se multiplient au point de devenir personnelles. Messieurs Blair, Sarkozy, Steinbrück, Cameron et Madame Merkel ne diront pas le contraire. Ce qui ne peut servir l'intérêt du Luxembourg et de sa place financière. On ne lance pas des pierres dans une maison de verre.

La règle devrait avoir force de loi quand il s'agit de cumuls rémunérés, ardemment convoités par des fonctionnaires. L'exécutif qui est ainsi rémunéré par des intérêts privés fait une moquerie de nos institutions démocratiques et de l'indépendance de l'Administration. Et ailleurs, dans le reste de la vie publique la règle devient une question de pure décence. Cela comprend les syndicats.

Heureusement , et je suis sûr et certain de cela, tout ce monde suivra l'exemple civique du nouveau Ministre de l'Economie, Etienne Schneider, qui non seulement n'acceptera pas de reprendre le siège d'administrateur d' Arcelor-Mittal de son prédécesseur, mais qui a aussi promis de démissionner des trois autres postes d'administrateur qu'il occupait en tant que fonctionnaire (eh oui!), pour "éviter les conflits d'intérêt". Ses collègues fonctionnaires ne manqueront pas de suivre ce bel exemple de civisme et de responsabilité personnelle, et n'attendront même pas que le nouveau code de déontologie promis post-scandale de Livange les y oblige dès le début de l'année pour le faire. Il faut saluer le courage et l'honnêteté de Monsieur Schneider, qui se profile ainsi en Homme d'Etat.

3. Revoyons la Constitution

J'ai eu l'occasion (1) de commenter sur les mystérieux travaux qui semblent avoir lieu en vue d'une révision de la Constitution. Elle est bien archaïque, faible, tout au plus un peu gênante de temps en temps. Alors on la change au quart de tour, 37 fois en tout depuis son octroi et la fréquence s'accélère. Je compte 46 articles sur les 121 qui énoncent un principe tout en incluant des restrictions qui permettent d'invalider l'article par des simples lois , voire règlements. Je compte 27 qui me semblent bizarres en cette année 2012. Bref, notre loi fondamentale ne l'est pas. Elle ne garantit pas solidement la séparation des pouvoirs, les libertés et droits de l'homme. Elle a été pensée et concédée pour être facilement contournée. Je souhaite donc que l'équipe qui se penche sur la malade dans une chambre noire, montre sa face et ses travaux au grand jour pour laisser une place au débat public, et qu'un référendum permette au peuple de déterminer Sa loi fondamentale.

4. L'avenir sera transparent, c'est clair

C'est une bonne nouvelle: la loi concernant la liberté d'accès à l'information devrait être votée sous peu. C'est ce qui est connu internationalement comme FOI, "Freedom of Information". On y a travaillé depuis 11 ans et demi et elle devrait être au point maintenant. Le gouvernement avait des réticences face à la perspective de devoir se livrer à des strip-tease, chaque fois que la presse ou le public exige un accès à des documents. Cela nous permettra de demander où on en est avec cette révision de la constitution, ou avec le stade de Livange. Et mes amis à "Transparence Internationale", qui chaque année publient un index de corruption, amélioreront le score du Luxembourg.

5. Repensons la globalisation

Je pense que tous les luxembourgeois conviennent qu'on a souvent besoin de plus grand que soi. L'adhésion aux projets européens et la globalisation est une nécessité, mais a du bon et du mauvais. Donc mesurons notre enthousiasme. Ainsi l'ouverture des marchés a aidé nos industries, l'acier en premier. Le Luxembourg a habilement exploité des niches de souveraineté qui ont fait éclore des activités bien lucratives: le centre financier, les services radiotélévision, la logistique. Mais il y a eu retour de manivelle: la concurrence globale a ruiné notre sidérurgie nationale, l'UE s'attaque aux niches de souveraineté et ailleurs l'OECD s'occupe du secret bancaire.

La globalisation a aussi permis l'acquisition de quelques fleurons de l'économie luxembourgeoise par des groupes internationaux. Ceux-là ont comme motif soit d'augmenter leur bilan, soit d'acquérir des marchés ou du savoir-faire qu'ils n'ont pas, soit de purement et simplement éliminer tout ou partie du concurrent luxembourgeois qu'ils viennent de s'accaparer. Sans pitié bien sûr pour la perte d'emplois qui accompagnent l'opération. Souvent l'ogre étranger, ayant séduit les actionnaires de la belle luxembourgeoise, commet tous les outrages sur elle, et c'est au gouvernement luxembourgeois, parrain du mariage, de récupérer l'épave déchirée de la belle en cas d'échec: BGL, BIL, Arcelor et y en aurait-il d'autres? Mon vœu: cessons d'être naïfs.

6. Justice différée est justice déniée

Au Luxembourg la justice est toujours différée, ou pire, classée, faute de moyens et de volonté politique. A la "rentrée judiciaire" en automne, le Procureur Général Robert Biever a confirmé ce que tous les criminels et leurs victimes savent: le Luxembourg est un paradis judiciaire, car la Justice n'a pas les moyens de sa mission. En particulier quand il s'agit de crimes financiers et de blanchiment d'argent. 1.500 affaires prescrites ont dû être classées faute de moyens depuis 1990! Nous connaissons tous l'histoire (presque) amusante de la vache volée du fermier de Mertzig, qui s'est terminée après 13 ans par la condamnation du Luxembourg devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg.

En 2004, j'ai été moi-même victime d'un crime financier et j'ai porté plainte civile et pénale. L'affaire est donc dans sa huitième année. Pour en décrire les circonstances et les vicissitudes, j'ai brossé un tableau d'un microcosme extrêmement représentatif du "système luxembourgeois" et qui couvre 2 chapitres dans mes mémoires. Un personnage témoin est décédé entretemps, mais tous les jugements intermédiaires m'ont été favorables. La justice est délivrée en mon cas, mais avec extrême lenteur. Donc mon vœu pour le gouvernement est: restez chez vous et réparez cette justice comme le Procureur Général le réclame et comme les juges de Strasbourg vous ont enjoint de faire à plusieurs reprises. Sans oublier la menace américaine sur les paradis judiciaires.

7. L'Ombudsman, en vrai anti-Kafkaïen, doit être une femme

On a besoin d'un homme à tout faire quand on est trop paresseux, incapable, ou qu'on n'a pas le temps de maintenir ses choses en ordre. Pour notre gouvernement cette personne est donc nécessaire et s'appelle Ombudsman. Il est intervenu 1086 fois en un an, dont une fois pour moi.

C'est au sujet de mon affaire citée plus haut que j'ai sollicité son aide. Attendez, attendez, ce n'était pas à propos des 8 années de procédures judiciaires. Non, c'est que l'Administration des Contributions s'en est mêlée! Elle a découvert que selon elle je devais des arriérés d'impôt sur des revenus disparus dans l'arnaque. Comme si le fermier de Mertzig devait payer un impôt sur la valeur de sa vache volée! On m'a avisé qu'une procédure de "demande gracieuse" devrait facilement corriger ce zèle fiscal. Cinq kilos de documents à l'appui n'ont cependant pas touché la fibre gracieuse du sieur Heintz, directeur des contributions. L'homme détient le pouvoir finalement exorbitant, arbitraire et inéquitable de dire qui est un cas de rigueur, qui paye un impôt sur des pertes, et d'accorder des crédits d'impôt à millions sur profits au suivant.

J'ai crié "Kafka" auprès de l'Ombudsman Marc Fischbach. Résultat: l'impôt reste dû, mais son payement est différé jusqu'à la fin de la procédure pénale, qui elle est déjà différée. Mais l'administration des contributions est gargamelesque. Comme si elle regrettait sa mansuétude après sa concession, elle est revenue avec vengeance pour amender sa concession: il faut payer 100 € par mois (?), et le solde est frappé d' un intérêt punitif. Pour apaiser le dragon, chaque fois que j'avais l'occasion, je faisais des virements de mon solde entier sur mon CCP, des sommes allant de 88 centimes mensuels jusqu'à € 6.49. Avec cela j'aide à financer donc les crédits d'impôt de Monsieur Mittal, Becca et beaucoup d'autres! Je souhaite que la nouvelle Ombudsfra fasse le ménage!

Bonne Année. Vous allez voir, on est sur la bonne route.

(1) Luxembourg: Vers la révision de la Constitution, le 03 novembre 2009: http://feierwon.blogspot.com/2009/11/luxembourg-vers-la-revision-de-la.html

Monday, May 31, 2010

Greece urged to give up euro - Times Online

Il n'y a que deux choix pour la Grèce: ou bien retourner à la drachme et dévaluer, ou bien couper salaires, pensions et prestations sociales. D'autres devront faire de même. Promouvoir une monnaie commune, une défense commune, une politique étrangère commune sans avoir un gouvernement commun est également sot et incompétent de la part des "dirigeants" européens. C'est aussi une trahison des idées des pères fondateurs.

Greece urged to give up euro - Times Online

Voir aussi: http://feierwon.blogspot.com/2010/05/l-etat-de-la-nation.html

Thursday, April 8, 2010

Le Luxembourg et sa Tripartite.

"La récolte était mauvaise? Il faut donc augmenter les impôts!' (Louis de Funès interprétant Salluste dans "La Folie des Grandeurs".)

Autour de la table oblongue, ils sont trois à s'observer à qui fera la première erreur dans une partie de poker, dans laquelle ils savent qu’il n'y aura aucun gagnant. En fait ils sont assis sur une plateforme en équilibre instable, comme ces plaques de rocher que l’érosion a laissées là et que l'on voit avec effroi se balancer sur une aiguille rocheuse dans les dessins animés de Hannah Barbera. Le premier qui change sa position fait glisser le centre de gravité vers les deux autres, et c'est l'accident. Il n’y a pas de télécommande magique pour nous débarrasser de cette image cauchemardesque.

Gros plan sur les joueurs: ils sont en fait plus de 3, ils sont cinq, dont deux que l'on ne reconnait que par leur ombre. Dans l'ordre d'importance ce sont:

1. La plate Terre, celle de Thomas Friedman, qui met gouvernements, corporations et travailleurs de par le monde en compétition en ce qui concerne imposition, réglementation, marges de bénéfice, coûts salariaux, et avantages intangibles et inhérents à leur situation particulière.

2. L'Union Européenne, cet édifice en croissance désordonnée, la seule montagne dans le plat pays bruxellois qui de temps en temps accouche d'une souris. Comme les souris ont été procréées par les grands commis des gouvernements européens et leurs représentants non-élus démocratiquement, ces grands commis s'empressent à reconnaitre chez eux la suprême validité de ce qu'ils ont manigancé à Bruxelles, dont bien sûr la vertueuse limite de 3% du PIB admissible pour les déficits budgétaires.

3. Les employeurs, qui en vertu de la nouvelle réalité de la Terre plate, ont des choix multiples. Si l'équation luxembourgeoise ne leur sied plus, ce sera la délocalisation. Elle sera d'autant plus facile, que la plupart des sociétés luxembourgeoises sont des services faciles à déménager, et que quasiment tous les centres de décision sont à l'étranger. Même la sidérurgie luxembourgeoise n'est pas à l'abri: les décisions de fait seront étrangères, et même si un haut fourneau ne peut être déménagé aisément, il sera facile de calibrer vers la bas une production luxembourgeoise pour la voir réapparaitre en Inde.

4. Vient ensuite le Gouvernement luxembourgeois. En quatrième position, il ne fera pas la loi dans ce jeu de poker. Comme il ne peut pas tout simplement quitter le jeu, il lui faudra limiter les dégâts avec une donne de mauvaises cartes qu'il s'est lui-même attribuées, entre autres par des largesses qui ne peuvent être soutenues que pendant les années de vaches grasses. Il n'a pas beaucoup de choix: il y a l'emprunt et on fera payer nos petits enfants, ou il y a le nouvel impôt et la restriction budgétaire, et le gouvernement payera aux élections.

5. Les salariés, représentés par leurs syndicats, ont le plus à perdre, par manque de choix. Comme le gouvernement, les syndicats savent qu'il n'y a rien à gagner dans ce jeu de poker. Le tas de jetons sur la table s’est considérablement rétréci. Les syndicats devront bluffer beaucoup pour tirer leur épingle du jeu. Ce qui ne sera pas du bluff sera leur frustration de voir l'Etat-providence s'affairer plus autour des sociétés privées qui arrivent en troisième position ci-dessus (les banques ont avalé quelques-unes de nos ressources et réserves stratégiques) et de détourner des ressources du monde du travail arrivant en cinquième et dernière position: c'est la redistribution de la richesse à l'envers.

Entretemps, la tripartite marche dans la choucroute. Les débats sont visqueux. Rappelez-vous que les trois partis sur cette plateforme en équilibre instable, doivent trouver un consensus et mouvoir simultanément vers le centre de gravité, pour ne pas se retrouver ensemble dans le fond du Canyon. Comme tout le monde perdra, il faut donc un consensus qui déclare tout le monde perdant au même moment. Le gouvernement perd parce qu'il a dilapidé ses réserves, doit serrer les ceintures et doit lever de nouveaux impôts. Les syndicats perdent en se voyant acculés à accepter des concessions auxquelles ils n'ont pas dû faire face depuis longtemps. Restent les employeurs, dont beaucoup ont élu d'être au Luxembourg, paradis fiscal relatif, pour échapper à un enfer fiscal ailleurs. Ils perdent parce que leurs affaires ne vont pas bien. C’est la cause de la tripartite.

Que faire ? « La récolte était mauvaise». Outre lancer un emprunt de € 2 milliards, donc détruire des richesses, pour financer notre mode de vie? Je propose de retourner à mon laboratoire préféré (1), les Iles Caïmans, qui sont une maquette à l'échelle 1:22 du Luxembourg.

Les Iles Caïmans, aux abois, ont fait confectionner une étude pour trouver des solutions face au déficit budgétaire, le "Miller Report" (2), qui tire les conclusions que tout le monde connaissait depuis belle lurette. Augmenter les impôts fera fuir les services financiers, essentiellement bien mobiles. Introduire une imposition directe, qui n'existe pas actuellement, n'est pas possible. (!?). Bien évidemment. Reste l'option de réduire les rémunérations des fonctionnaires et employés publics, en surnombre et surpayés. Les 5 échelons supérieurs de la grille des traitements sont mieux payés que le Premier Ministre du Royaume Uni.

D'accord mon laboratoire ne fournit pas de solution miracle, mais bien la bonne idée de faire confectionner un rapport Miller pour avoir un vilain à blâmer, quand il faudra vendre les mesures que tout le monde connait déjà: nouveaux impôts, restrictions budgétaires, restrictions salariales et endettement.

Il est curieux que l'imagination reste là, confinée aux lignes des budgets. Une crise comme celle-ci est trop belle pour ne pas l'exploiter, aller de l'avant et si nécessaire, non seulement changer nos vieilles façons, mais aussi celles de l'Europe.

Quand finalement le jour viendra où nos joueurs de poker compteront 1,2,3 pour ensemble dévoiler leurs concessions au public et se rapprocher du centre de gravité de leur plateforme chancelante, il serait bon de dévoiler quelques autres actions, projets et innovations, des distractions en quelque sorte, qui seraient immédiatement poursuivies:

1. Supprimer les abus budgétaires et donc supprimer le 31 décembre. Le 31 décembre serait-il un abus? Tout à fait, c'est la dernière journée de l'année budgétaire. Tout fonctionnaire en charge d'un budget sait que s'il a le malheur de finir l'année avec des économies, il sera puni car son budget de l'année suivante sera amputé du montant de ces économies. Donc le 31 décembre il doit vider les tiroirs. Il faudrait au contraire le récompenser avec une prime pour ne pas dilapider le denier public. L'exemple ferait école, et magiquement d'autres dépenses pas explicitement mandatées n'auront plus lieu.

2. Arrêter les abus de la retraite anticipée. La plupart des cas sont soit des expédients politiques pour embellir les chiffres du chômage ou ce sont souvent des faux malades. Tout le monde connait ces cas de retraite anticipée après 25-30 ans de carrière: la communauté a payé pour l’éducation de ces individus pendant 20-25 ans, et payera 30-40 ans de retraite. Cela représente cinquante ans de coûts pour 25 ans de productivité, ce qui est absolument déséquilibré, et c’est devenu un « système » frauduleux. La situation des caisses de pension, notre situation démographique, le drainage de fonds de pension vers les pays voisins exigent que l’on se tienne au moins aux règles établies pour l’âge de la retraite. Chacun sait que la limite de 65 ans sera remise en question. Un bon début serait de permettre aux retraités de recommencer une seconde carrière après avoir atteint l'âge de la retraite, s'ils le désirent, sans atteinte à leurs droits acquis. Ils sont des réservoirs de savoir-faire et de connaissances qu'il est faux de ne pas miner surtout dans une économie reposant sur tant de main d'œuvre importée, et qui malgré un chiffre élevé de chômeurs, manque de gens qualifiés et entreprenants.

3. Agir sévèrement contre les fraudeurs du fisc, de la Sécurité Sociale, de la Caisse de Maladie et du travail en noir. Nous en connaissons tous, des fois dans des endroits insoupconnés. Des fois la fraude est le certificat médical, la prérertaite, le « bon débarras » d'un travailleur qui gêne. Puis le « bezuelt mech einfach esou. » Et qui ne connait pas une histoire de millions en argent noir luxembourgeois planqué dans des endroits comme la Suisse. Généralement ce ne sont pas des salariés ou des chômeurs qui prennent le chemin de Zurich. Eux ils sont confinés aux petits boulots en noir, et se font pincer plus souvent que les autres fraudeurs.

4. Mettre en sourdine les projets et ambitions politiques absurdes. Souvent ces projets existent grâce au goût et à l'intérêt personnel de ceux qui les poursuivent dans nos institutions: devenir membre du Conseil de Sécurité de l’ONU, présider l'Eurogroupe, être le champion des accords de Kyoto ou de l'aide aux pays en développement. Par les temps qui courent ces activités drainent de l'énergie et des moyens financiers du petit Luxembourg et ne correspondent nullement à un intérêt stratégique du pays. Au contraire, le risque de se voir porter un blâme et de sortir de l'aventure avec un œil au beurre noir n'est pas négligeable. Quelles seront les conséquences pour le pays si les choses vont mal dans ces organisations? Un Euro qui bat de l'aile, un vote pour ou contre un Etat terroriste? Ces aventures se terminent en querelles personnelles, nullement en un choc salutaire des idées.

Il ne s’agit pas non plus de se recroqueviller dans l’isolationisme. Mais au lieu de promouvoir des individus, il s’agit de promouvoir plutôt des idées. Pourquoi ne pas œuvrer plutôt vers une vraie intégration européenne, source d’économies? Voilà un rôle que nos anciens jouaient bien dans les années cinquante. Quel succès et quelles économies ce seraient si plus d'unification supprimait certaines charges substantielles dans les budgets nationaux, comme la défense et les relations internationales. Car enfin l’Europe aligne les plus gros effectifs en diplomates et en personnel militaire. Mais ce n’est ni un joueur de poids en politique internationale, ni une grande puissance militaire. Quel gâchis que les centaines et les centaines d'Ambassades des 27 pays européens à travers le monde. Une vraie intégration produirait une seule Ambassade de l'Union Européenne. Quelle formidable économie d'échelle serait réalisée par une vraie Défense Européenne commune ! Il est vrai que cela comporterait la remise des clefs des bombinettes françaises et britanniques au Président Herman van Rompuy. C'est peut-être le moment d'y penser, alors que les coûts pour tous ces joujoux s'envolent et qu'il n'y a plus le sou.

En oeuvrant de la sorte, quelle jolie riposte pour le Luxembourg que de répondre par des nouveaux sermons aux vieux sermons de nos amis. Et de consolider pour les futures tripartites.

(1) http://feierwon.blogspot.com/2009_10_01_archive.html
(2) http://www.cayman27.com.ky/app/webroot/files/Miller%20Report.pdf