Sunday, November 1, 2020

Les élections américaines 2020 dans 3 jours





 

Les élections américaines 2020 dans 3 jours

Les sondages sont là : Joe Biden devrait confortablement gagner les élections ce mardi pour devenir le 46e Président des Etats-Unis. Il pourrait selon ces sondages également avoir une majorité dans la Maison des Représentants et dans le Sénat. L’équivalent de pleins pouvoirs.

Les deux candidats en lice ont mené des campagnes très différentes. Le Coronavirus a dominé les évènements et mis un frein sur les apparitions publiques des deux candidats. Pour Biden, les restrictions étaient extrêmes, avec un confinement strict chez lui dans son « sous-sol ». Pour Trump, sauf quelques annulations, les rallyes publics de grande envergure vont crescendo jusqu’au dernier jour, avec des milliers de supporters.

Cette différence d’approche est un message par sublimation pour suggérer lequel des deux candidats a la meilleure réponse à la crise sanitaire. Covid -19 est une priorité pour les électeurs. La grande priorité reste l’économie. Sous Trump l’économie américaine brisait tous les records, jusqu’à la chute abrupte au deuxième trimestre 2020 quand le Covid-19 a virtuellement arrêté l’activité économique. Elle vient de rejaillir de façon explosive après le confinement au troisième trimestre avec une croissance annuelle de 33,1% du PNB. Les autres préférences des électeurs sont plus aléatoires comme par exemple l’assurance maladie qui est fournie par les employeurs pour 180 millions d’assurés, BLM alors que les minorités noires et hispaniques ont connu un bien-être historique dans l’économie Trump.

A l’heure actuelle, Biden mène les sondages avec une avance de 8% des intentions de vote. A l’heure actuelle, 91 millions d’électeurs ont déjà voté, ce qui si leurs intentions de vote sont comptées correctement, consoliderait l’avance de Biden, car plus de gens ont voté qu’il y en a qui voteront encore. La victoire de Biden est la conclusion logique de cet état des choses. A moins que ….

A moins qu’on assiste à une répétition des élections de 2016. L’avance de Biden est similaire a celle que Hillary Clinton avait sur Trump à la même époque. Certaines circonstances n’ont pas changé, surtout l’hostilité de la Presse en général contre Trump, et leur support pour son opposant. Donc ce n’est pas une variable, et n’a pas empêché Trump de gagner. Et clairement la situation générale et le message politique des candidats entre ne jeu.

Biden qui est un vieux routier plutôt Prudence Petitpas au milieu du chemin, s’est vu entrainé vers les franges gauches du parti, avec un programme environnemental très ambitieux et une augmentation des impôts conséquente. Il est aussi champion du confinement et parle d’un hiver noir si son opposant gagne.

Pour Trump, il peut se vanter d’avoir propulsé l’économie vers des sommets jamais atteints. Il aura sans doute perdu du support parmi ceux qui souhaitent plus de confinements. Quoique c’est le domaine réservé aux Etats selon le principe de subsidiarité. Il aura gagné du support dans les communautés noires et hispaniques, qui pourraient bien le propulser devant Biden sur la ligne d’arrivée.

Eh oui, c’est une possibilité que quelques militants proéminents de Biden brandissent comme une menace et un encouragement pour que les fidèles aillent voter. Il est vrai que la campagne menée par le camp Biden, par la force de ses choix et du confinement extrême du candidat est plutôt endormie et contraste avec l’enthousiasme des foules qui maintenant plusieurs fois par jour se rendent aux rallyes du Président.

Il est clair que si en ces circonstances Trump fait la surprise encore une fois, les agences de sondages auront définitivement perdu leur crédibilité.

Evidemment les sources d’erreurs dans les sondages peuvent être multiples. Une erreur dans l’échantillonnage est la plus banale. Cette erreur peut même être intentionnelle pour mieux contrôler un résultat désiré. C’est d’autant plus facile que les électeurs doivent s’enregistrer comme Démocrate, Independent, ou Républicain et le registre est public. Vient ensuite la méthodologie qui implique des choix qui gèrent l’échantillonnage et le calendrier des sondages. Et enfin il y a les erreurs résiduelles et le bruitage. Ce sont des erreurs difficiles à dépister, tellement leurs origines sont granulaires et ont trait souvent à la psychologie sociale et aux mouvements inconscients des foules. Un tel phénomène s’est produit aux élections de 2016. Si cette vaste vague inattendue a lieu, elle se passe maintenant dans les derniers jours sous notre nez. On ne la verra pas jusqu’au résultat final.

Pour le Luxembourg le résultat des élections a deux types de conséquences, toutes les deux avec leurs désavantages.

Une victoire de Biden sera celle d’un vétéran avec 47 ans de service avec le Delaware comme port d’attache. Il sera un défenseur du Delaware comme havre de confidentialité, alors que la pression sur les offshores pour révéler les bénéficiaires économiques de sociétés dans leur juridiction est sans merci. D’ailleurs c’est une constante démocrate de faire avaler des règles restrictives sur le reste du monde. Il en a été ainsi sous Bill Clinton et Larry Summers qui en 2001 ont introduit le « Qualified Intermediary », l’obligation pour les banques étrangères de rapporter/dénoncer les comptes de contribuables américains. Puis sous Obama, le QI s’est muté en FATCA, le même concept, mais plus astreignant. On s’attendra à de nouvelles règlementations de la sorte qui sont dans les tiroirs du Congrès américain, et qui le plus souvent représentent la même démarche : une juridiction étrangère qui n’a pas de lois similaires aux lois américaines, ou qui les a mais ne les applique pas, ou qui ne sanctionne pas au même niveau que les Etats-Unis devra s’attendre à des sanctions.

Une victoire de Trump sera sans doute une bonne nouvelle pour l’économie américaine qui comme locomotive pourrait faire bénéficier le reste du monde. La tradition républicaine est moins intrusive en ce qui concerne l’octroi de nouvelles règles. Quoique les accords passés sous Obama ont souvent été passés par le loup. Par contre on assistera à l’essor de services concurrents à ceux de Luxembourg et d’autres places financières au Nevada, Delaware et Wyoming. Et bien-sûr le rapatriement de quelque 2.500 milliards de USD en profits internationaux dont une bonne partie au Luxembourg retourneront aux Etats-Unis grâce à la nouvelle loi d’impôt de 2018. Mille milliards ont déjà pris le chemin du retour. A ne pas oublier : la contribution luxembourgeoise à l’OTAN de l’ordre de 2% du PNB seront vraiment dus. On m’a dit qu’il y avait un « Ramplassang » (1) pour compenser le manque d’effectifs : un satellite militaire et un avion de transport pour gonfler le budget.

Un jour il faudra bien que quelqu’un visite Washington ?

(1) “Ramplassang” est nom donné à un volontaire qui le plus souvent contre compensation a accepté de remplacer un jeune homme tiré au sort pour servir dans les armées. Pièce de théâtre d’Edmond de la Fontaine, (Dicks).





Tuesday, October 13, 2020

La Nipponisation de la Maison du Grand-Duc

 


La Nipponisation de la Maison du Grand-Duc

Le 14 juillet, le jour de la Bastille, le Premier Ministre Xavier Bettel a présenté à la Commission parlementaire les conclusions du rapport Waringo et les décisions prises sur le fonctionnement de la Cour grand-ducale. Le rapport d’enquête de M. Waringo ne se limite pas à décrire un état des lieux et des dysfonctionnements. Il fait aussi des recommandations, sorte de ballons d’essai, qui ont été adoptées ensuite par consensus, y compris l’assentiment du Grand-Duc. L’organisation de la Maison du Grand-Duc est dorénavant réglée par arrêté grand-ducal. Du point de vue de la conception et de l’exécution du projet que j’appelle « Nipponisation », la démarche était résolue, l’exécution d’une rapidité exceptionnelle comparée à toute chose luxembourgeoise, pour aboutir à la signature d’un arrêté par le Grand-Duc qui limite sa propre liberté d’action.

Ce n’est pas sans rappeler la démarche du général McArthur, commandant le théâtre d’opérations du Pacifique lors de la deuxième guerre mondiale. Il s’agit de l’octroi d’une nouvelle constitution au Japon à la reddition en 1945, avec un empereur incarnant les symboles de la nation, mais avec des fonctions limitées et strictement fixées par le « protocole ». La Maison de l’empereur ou « Imperial Household » est l’Administration qui me rappelle la nouvelle « Maison du Grand-Duc », d’où l’impression de « nipponisation » par imitation. Monsieur Bettel parle de propulser la monarchie du 19e au 21e siècle. C’est dire au 20e siècle au Japon. L’ironie est que surtout dans les années 80, j’ai accompagné le Grand-Duc Héritier Henri dans de multiples visites au Japon. A chaque occasion l’Empereur Hirohito au début, puis l’Empereur Akihito et l’Impératrice Michiko ont reçu leur visiteur avec beaucoup d’attention. D’habitude le Grand-Duc Héritier avait un diner en tête à tête. Je dinais avec des dirigeants du Imperial Household. La conversation tournait souvent autour de questions protocolaires et de relations publiques. Il m’a semblé qu’il y avait une réflexion à la Cour impériale sur les façons d’accommoder la constitution de 1945 avec la tradition japonaise et le présent, le siècle de la communication. Donc de sortir un peu des mêmes rigueurs dans lesquelles la Maison du Grand-Duc s’apprête à entrer.
















Chasse au canard traditionnelle au moyen de filets. Palais imperial de Kyoto ca 1986. De gad : l’Imperatrice Michiko, le Grand-Duc heritier Henri, LtCol Egide Thein, Madame Yoshitada Uchiyama, l’Empereur Akihito.


Le général McArthur avait bétonné ses changements en octroyant une nouvelle constitution, donc une loi fondamentale difficile à altérer. Mais la caravane passe et le général McArthur n’est plus. Monsieur Bettel a utilisé le décret, c.a.d. l’arrêté grand-ducal. Un arrêté grand-ducal n’est pas bétonné comme le serait une loi ou mieux la révision de la constitution qui est sur le métier depuis 20 ans. Donc, la pérennité des décisions prises n’est pas garantie.  

Une dynastie monarchique raisonne en termes de générations, les politiciens en années jusqu’aux prochaines élections. La solution issue d’un consensus est une solution de bouts de ficelle. Il est facile de défaire le nœud, et le débat qui n’a pas eu lieu pourra jaillir à tout moment. En fin de compte, rien n’est plus simple et plus fort pour remplacer un arrêté grand-ducal qu’un nouvel arrêté grand-ducal. Comme il n’y avait pas de projet de loi, il n’y avait pas de débat politique, Covid 19 aidant à obscurcir la procédure. Gouverner par décret est un raccourci.

Le raccourci semble devenir le nouveau mode opératoire du gouvernement. Ainsi, le referendum sur la séparation de l’église et de l’état est devenu une simple négociation entre le gouvernement et l’Evêché. Manœuvre préemptive habile de l‘Evêque de Luxembourg pour éviter le referendum. Car rien n’est plus simple à changer qu’une vieille loi par une nouvelle loi. Et la caravane passe encore.

Politiquement j’appellerais cet épisode de la réorganisation de la Cour grand-ducale le massacre de la Ste Camille. Le terme est exagéré et fait référence avec un clin d’œil sur cet autre massacre de la St Valentin à Chicago en 1929. Un règlement de comptes. Le coup d’état de Jean-Claude Juncker du 12 mars 2009, que j’appelais massacre de la Ste Justine, était habilement enfilé et bien plus vigoureux et définitif que celui-ci. Le Grand-Duc y a perdu sa prérogative de « sanctionner » les lois. À la suite de son refus de signer la loi sur l’euthanasie, le Parlement a changé l’article 34 de la constitution. Jean-Claude Juncker avait bétonné. Mais 11 ans plus tard, la caravane est déjà passée.

Depuis 20 ans donc on fait du provisoire. Une révision de la constitution resurgit comme une fata morgana depuis deux décennies. Les Nations Unies ne manquent pas de considérer notre constitution comme étant de seconde classe seulement. Il manque sans doute l’envergure et le courage pour mener à terme un tel projet national. Entretemps dans le fouillis des articles de la constitution et les bricolages occasionnels, on lira : Art. 21. Le mariage civil devra toujours précéder la bénédiction nuptiale. Ou bien : Art. 77 : le Grand-Duc nomme et révoque les membres du Gouvernement. Au terme des élections, il désigne aussi un formateur qui le plus souvent sera le Premier Ministre. Vous parlez d’une boite à outils pour une vendetta. Mais ce massacre-là n’aura pas lieu. Une monarchie raisonne en termes de générations. Pas en termes du tic au tac politique.

Restent les incohérences philosophiques. Les membres du gouvernement jurent fidélité au Grand-Duc. Il en sera de même pour la direction de la Maison du Grand-Duc formellement recrutée par le gouvernement. Les ministres qui jurent fidélité au Grand-Duc sont formellement les conseillers du Grand-Duc. Ministre étymologiquement désigne un « serviteur ». Donc des ministres qui sont aussi serviteurs et conseillers du Grand-Duc élaborent une structure appelée Maison du Grand-Duc et recrutent le personnel clé pour son fonctionnement. Le stress test de cet édifice viendra le jour où les intérêts de toutes les parties prenantes ne sont pas alignés. Un défi au loyalisme.  Le tout sur arrière fond d’une constitution de 1868, vétuste. 



Sunday, September 27, 2020

La diplomatie luxembourgeoise remuée, pas secouée, par un cocktail Molotov.

La diplomatie luxembourgeoise remuée, pas secouée, par un cocktail Molotov. 

L’ambassadeur du Grand-Duché de Luxembourg à Moscou, voyant sa mission se terminer, a préféré rester à Moscou plutôt que de retourner dans son pays. Il a donc obtenu un congé sans solde, ce qui met sa carrière diplomatique en veilleuse. Il travaillerait à Moscou pour une organisation non-gouvernementale réfléchissant sur la façon d’améliorer la gouvernance surtout en matière d’environnement. Il s’avère que la ONG en question serait Gazprom. Ce conglomérat a des dizaines de sociétés affiliées, parmi elles pourrait se trouver une ONG ou un département déguisé en ONG. 

Une déclaration préemptive de l’intéressé écarte un lien quelconque avec ses anciens patrons Jeannot Krecké et Etienne Schneider dans cette aventure russe. Qu’il y ait un lien ou pas, Jean-Claude Knebeler est le troisième personnage d’une trinité qui ont choisi une carrière impliquant des oligarques russes.

Ainsi Jeannot Krecké a pantouflé de sa position de membre du gouvernement à celle de membre de plusieurs Conseils d’Administration : Arcelor Mittal, Calzedonia Finanziaria, East-West United Bank, Jan de Nul, NovEnergia et Sistema. Un dénominateur commun dans les intérêts russes est l’oligarque Vladimir Yevtushenkov qui contrôle Sistema et East-West United Bank. 

Etienne Schneider imite son ancien patron Krecké en commençant une collection de conseils d’administration à son tour, qui sont Arcelor Mittal, Sistema et Besix, un bétonnier belge. 

Le Luxembourg se fait décidément des amis en Russie. Depuis nos alliances traditionnelles avec les Belges, Français, Islandais et Allemands dans la sidérurgie, la CLT, l’aviation et la banque nous sommes passés aux Américains des années 50 et 60 pour les entreprises manufacturières, au Qatar de Luc Frieden, à la Chine de François Bausch pour démarrer l’ère russe de Jeannot Krecke. Nous pourrions faire nôtre le slogan du Général de Gaulle pour remplacer le Royaume Uni dans l’Europe Unie : « L’Europe de l’Atlantique à l’Oural ». Je dirais même plus : « de l’Atlantique à Vladivostok ». Sinon la Chine travaillera sur la Sibérie. 

Où est le cocktail Molotov dans cette affaire ? C’est que l’ami américain concocte des listes pour sanctionner des individus et des sociétés qui sont des entités connues pour avoir blanchi des capitaux, pour avoir corrompu des dirigeants politiques ou pour être engagé dans des pratiques condamnées par les Etats-Unis, par d’autres pays, par l’ONU et la Banque Mondiale parmi d’autres. 

Espérons que l’ami américain et d’autres dans le monde ignorent que ces listes malencontreuses comportent Gazprom et Gazprombank avec des dizaines d’affiliés, entre autres Enovos. En 2018 deux membres du Congrès américain, Iliana Ros-Lehtinen et Paul Walker ont demandé des sanctions contre Sistema et Vladimir Yevtushenkov pour leur appui dans l’annexion de la Crimée par la Russie. Enfin il est intéressant de noter que Vladimir Yevtushenkov a été arrêté en Russie en 2014 et accusé de blanchiment d’argent, ce qui lui a valu d’être dépouillé de Bashneft la pétrolière qu’il possédait et que d’autres convoitaient. Peut-être du « Kompromat ». 

C’est un cocktail qu’il faut remuer doucement. Pas secouer !





Monday, September 7, 2020

Les élections américaines de 2020


 








Les élections américaines de 2020

Le 3 novembre l’Amérique décidera si elle reconduit le Président Donald Trump, le Républicain dans sa fonction ou si en revanche elle préfère son challenger Joe Biden, le Démocrate.

J’habite aux Etats-Unis depuis trente ans, et c’est avec un œil tantôt amusé, tantôt surpris que je regarde les nouvelles européennes sur ces élections. Elles sont parsemées du parti pris de celui qui les rapporte. Généralement elles sont plus ou moins ouvertement anti-Trump et pro-Biden. La Presse luxembourgeoise est au diapason avec les représentations de leurs collègues européens. Clairement leur choix privilégié est Joe Biden, arguments de circonstance à l’appui. Les divers sondages d’opinion semblent conforter ces sentiments. Joe Biden caracole en tête de la course. Cependant il faut se méfier de cette unanimité ouverte ou subliminale pour déclarer Biden le favori dans cette élection. Deux mois jusqu’aux élections sont une éternité. Pendant ces deux mois les écarts vont changer, des surprises et des éclaboussures de boue viendront secouer les sondages. Et parmi les perdants des élections présidentielles pourraient se trouver les instituts de sondages dont les arithmétiques sont souvent trop simplistes pour saisir les intangibles et les convulsions dans l’électorat qui dans les dernières semaines de campagne viennent fausser les sondages bruts.

En effet, je détecte un parallèle entre les élections de 2016 et de 2020. Au Luxembourg, Donald Trump aurait reçu 3% de support la semaine avant les élections de 2016, contre Hillary Clinton qui rassemblait 71% des voix. Vous connaissez la suite. Comme cette fois-ci, j’avais prévenu dès janvier 2016 pendant les primaires que les résultats seraient surprenants pour beaucoup. En effet que si Hillary Clinton ne survivait pas à une enquête du FBI sur l’emploi illégal d’un ordinateur privé pour les secrets d’Etat, ce serait Bernie Sanders qui affronterait Donald Trump. En fin de compte les élections de 2016 produisaient Donald Trump, une victoire du politiquement incorrect sur les dynasties politiques traditionnelles comme Bush, Clinton, Kennedy et autres.

Ici il importe de relever la faute stratégique du Parti Démocrate : il s’agit de l’effort mal inspiré en 2016 de faire élire la princesse héritière Hillary Clinton en éliminant toute compétition avant les élections. Le parti avait ainsi empêché la candidature la plus logique, celle du Vice-Président de Barack Obama, Joe Biden. Restait un irréductible, le rebelle Bernie Sanders qui rassemblait beaucoup de support à gauche et avait des réelles chances de succès dans ce climat d’après-Obama. Le parti a fait obstruction à la marche vers la nomination de Bernie Sanders. Le parti a ainsi dérobé tous les deux, Biden et Sanders d’une meilleure chance de gagner en 2016 qu’aujourd’hui.

Mais nous voilà en 2020. Comme en 2016 déjà, Sanders a été éliminé une deuxième fois in extremis parce que le parti favorisait ouvertement Biden cette fois-ci. Il est vrai que Sanders n’est qu’affilié au parti démocrate en tant qu’Indépendant. Le candidat démocrate Biden, en politique depuis 47 ans affronte donc le candidat républicain Trump qui lui est en politique depuis 5 ans. L’électeur contemplera les bilans politiques des deux hommes, tous deux septuagénaires, et leur santé physique et mentale. Les paramètres qui influenceront l’électeur dans ses choix sont au nombre de quatre :

  • Son appartenance à l’un des deux partis détermine son vote. Les impondérables sont l’absentéisme et les défections. Combien de « Reagan Democrats » y aura-t-il et combien de « Never Trumpers ».
  • Les réalités politiques et économiques qui sont principalement la reprise après Covid-19.
  • Les émotions que la bataille politique génère, surtout dans le domaine de la sécurité. La mise a sac de grandes villes par des émeutiers plus ou moins professionnels et l’augmentation spectaculaire des meurtres combine avec l’ambition de couper les budgets des forces de police favoriseront le Président sortant.
  • Finalement l’abstinence du vote est directement proportionnelle à l’enthousiasme pour un candidat. C’est une autre faiblesse actuellement du candidat Biden, confiné jusque la a une campagne virtuelle. 

Il reste deux mois pour tirer les choses au clair. L’économie américaine sous Trump était florissante jusqu’en mars 2020. L‘emploi atteignait des niveaux historiques records surtout parmi les minorités noires et latinos. La crise Covid-19 a mis une fin provisoire à cette abondance. Comment sortir le mieux de la crise sera le facteur le plus important dans l’attitude de l’électeur.  Si l’avantage va au candidat qui mise sur la prudence, Biden sera favorisé. Au contraire Trump pousse au retour à la normale maintenant. L’histoire donnera raison à l’un ou l’autre. « C’est l’économie tout bêtement » disait un slogan de Bill Clinton en 1992. En ce cas Biden mise sur la moins bonne politique : trop lent pour endosser le confinement, trop lent pour en sortir.

La liste des facteurs secondaires dans ces élections est longue : le retour à la vie normale, la réouverture des écoles, des voyages, la distribution d’un vaccin, le retour au plein emploi et surtout la fin des protestations violentes qui à l’origine étaient des émeutes raciales. L’arrière-fond de ces émeutes est à l’origine mort d’homme aux mains de la police, avec un usage plus ou moins légitime de force létale lors d’interventions, souvent filmées par des témoins. Ces émeutes dont certaines durent depuis plus de 100 jours à Portland, Oregon ont été déclarées « protestations paisibles » par les media, alors que des bâtiments officiels et des commerces étaient saccagés et mis à feu.

Des protestations similaires ou plutôt des insurgences semblables sont actives dans une bonne dizaine de villes dirigées par des maires démocrates. On est en présence d’une confrontation politique en arrière-fond. A qui profite le désordre public ? Le Président avait revendiqué la pleine autorité sur les Etats en matière sanitaire et ordre public pendant la crise sanitaire. Les gouverneurs des Etats surtout démocrates ont protesté immédiatement, insistant sur le principe de la subsidiarité des Etats. Donald Trump a habilement cédé, laissant aux élus locaux la responsabilité de résoudre leurs problèmes d’ordre public et de crise sanitaire, à moins d’appeler le gouvernement fédéral à l’aide. Trump a ainsi récolté les accolades des gouverneurs des Etats qui ont bénéficié d’aides considérables en matière sanitaire, y compris la mobilisation des deux plus grands bateaux sanitaires sur les côtes est et ouest.

Alors que la crise sanitaire s’estompe un peu, l’arrivée sous peu de vaccins contre le Covid-19 sera un soulagement qui influencera l’ampleur et le calendrier de la reprise, donc les résultats électoraux. De même que l’issue des débats sur la sécurité publique et la diminution des budgets des forces de police.

Les semaines à venir seront houleuses. Trois débats Trump-Biden auront lieu. Le plus grand défi est sur Biden : il devra surtout montrer que ses capacités mentales, que d’aucuns questionnent, sont intactes. Sinon on revisitera le Reagan « landslide » de1984.






Sunday, August 16, 2020

La Paix éclate au Moyen Orient, mais le Luxembourg y est opposé.

 

La Paix éclate au Moyen Orient, mais le Luxembourg y est opposé.  

 Les déclarations de Jean Asselborn, Ministre des Affaires Etrangères parlant au nom du Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg ont été largement rapportées par la presse internationale. La position luxembourgeoise est que cet accord de paix, ficelé par le Président Trump entre Israël et les Emirats Arabes Unis est néfaste pour les Palestiniens.

Voici quelques échantillons de la presse internationale :

http://english.wafa.ps/Pages/Details/118877

https://www.aa.com.tr/en/middle-east/luxembourg-uae-selling-out-palestine-with-israel-deal/1942473

https://turkishpress.com/luxembourg-uae-selling-out-palestine-with-israel-deal/

Cet accord de paix qui a été célébré par Israël et les EAU comme un grand pas en avant et un soulagement, n’a pas trouvé un accueil favorable non plus dans certains pays au Moyen Orient notamment en Iran et en Turquie.

La position du gouvernement luxembourgeois sur les actions à prendre pour remédier à une situation jugée contraire à sa propre politique au Moyen Orient n’ont pas été communiquées immédiatement.





Wednesday, March 4, 2020

Happy 50th Birthday Cargolux





Happy 50th Birthday Cargolux

Fifty years ago, some intrepid founders got together to get Cargolux off the ground. I remember the visionary founder Johannes Einarsson and the group Salen which later played the role of the inspiration for the Luxembourg Shipping Register. I need to write that story.

When Cargolux was still a teenager, I had the unique experience to fly on Cargolux flights to the Far East accompanying then Crown Prince Henri on missions of the Luxembourg Board of Economic Development. Then we were mindful of cost-cutting solutions. Most flights had 16 seats on the upper floor. On one occasion there were live animals below.

Cargolux provided for many adventures. The landing rights across the world were a continuous source of excitement for the company. Then there were the less glorious moments, such as the incredible Qatar Airways story, discussed in this blog at the time. Cargolux has survived all the storms. Which is quite an achievement in a cut-throat market.