Wednesday, August 7, 2013

La fable de l'âne de Diekirch sorti de sa coque.

     L'âne de Diekirch sortant tout doucement de sa coque. Photo ET


La fable de l'âne de Diekirch sorti de sa coque.

Oyez, oyez braves gens.

L'affaire gravissime de l'âne apparu sur l'ancienne église de Diekirch a trouvé son épilogue. En effet c'est anodin, selon le communiqué de la ministre de la Culture Octavie Modert ci-dessous.

Octavie Modert a modéré son ton. Au lieu d'appeler un coq un coq, vous savez C-O-Q, elle livre la clé de ce qui s'est passé en précisant que l'on est parti en fait de coque. A moins qu'Octavie la coquine veuille nous tourner en bourrique, nous avons affaire à une banale métamorphose, pendant laquelle l'âne est sorti de l'ancienne coque de la ci-devant église.

Ce bougre d'équidé, avec ses quatre fers en l'air comme jamais bourricot n'a su le faire, ne se laissera  pas faire. Fini de braire et de crier haro sur le baudet: il y est, il y reste pour deux raisons:

1. La permissivité ambiante dans le pays laisse la ministre de la Culture violer l'orthographe du nom qui est le sujet  de la fronde: COQ

2. La permissivité ambiante a laissé le gouvernement, dont elle fait partie, violer la Constitution tout récemment en juillet.

Notre petit âne pourra donc ruer un tout petit peu dans les affaires culturelles. Ce qui est bon pour la ministre, est bon pour le bourricot.

Voyez comme on traite le coq dans ce Communique Officiel:


Communiqué: Prise de position de la ministre de la Culture Octavie Modert sur le remplacement de la croix et du coque (sic) par un âne sur le clocher de la vieille église à Diekirch (7.8.2013)

Le sujet ne se prête pas à polémique. En effet, l'ancienne église de Diekirch étant classée monument national depuis 1978 , il est constant que des demandes de transformation à apporter à cet édifice remarquable doivent être soumises pour approbation au Ministre de la Culture. Cette procédure est prescrite par la loi du 18 juillet 1983 concernant la conservation et la protection des sites et monuments nationaux. Le respect de la loi impose par conséquent que l'approbation expresse doit être demandée. Si la protection du patrimoine bâti a donc un sens et une portée, c'est parce que le législateur y a veillé. Il n'est donc pas seulement souhaitable mais normal que les responsables politiques, dont les autorités politiques locales, respectent ces règles nous données par le parlement. Le respect de la loi est important et constitue un comportement responsable à l'égard des citoyens.

En tant que Ministre de la Culture, je suis appelée à veiller au respect des monuments classés ainsi qu'à ce que leur authenticité puisse être garantie dans les limites du possible de même que la sauvegarde de l'histoire architecturale du bâtiment. Toutes les églises chrétiennes du monde sont associées à la croix et au coq, une association issue d'une tradition millénaire. Elle revêt par conséquent un grand symbolisme. Si je dois dire que, pour Diekirch, je trouve l'idée de l'âne non point dépourvue d'humour, il faut néanmoins se référer à la loi en l'espèce qui appelle au respect de l'authenticité de la bâtisse. Dans ce contexte, il convient de relever que l'ancienne église de Diekirch compte de surcroît parmi les bâtiments historiques très remarquables de notre pays. Parmi les édifices religieux, elle est unique au Luxembourg. C'est la raison pour laquelle je dois insister en l'occurrence. Assurément se trouve-t-il bien d'autres endroits à Diekirch qui se prêtent à exhiber l'âne.