Wednesday, September 28, 2011

Luxembourg, Cargolux: "You name it, we did it!"


Update 1

Nous avons récemment vu l'image évocatrice d'un éléphant, trompe en l'air, transporté par Cargolux vers les Etats-Unis. Belle illustration du slogan: "You name it, we fly it."

L'image paisible, presque biblique, du pachyderme embarquant dans un Jumbo comme dans une arche de Noé moderne, en fait trompe énormément:  en vérité, Cargolux nous arrose avec un déluge de nouvelles préoccupantes. Pourquoi nous en préoccuper? Parce que sans le vouloir, nous sommes tous actionnaires de Cargolux, comme de tant d'autres sociétés luxembourgeoises d'ailleurs, et qui sont gérées trop souvent par les mêmes, comme si c'étaient des sociétés privées. Il est rare pour le contribuable-actionnaire que nous sommes tous, d'entrevoir le "Techtelmechtel" derrière les coulisses, malgré les efforts de quelques syndicats, qui eux représentent donc des employés-contribuables-actionnaires, de percer le rideau.

Hélas, si l'on lève le rideau, l'éléphant réapparait.

En effet, Cargolux a un éléphant assis sur sa poitrine, sous forme d'amendes à payer aux quatre coins du monde. Parmi les sanctions de plusieurs Etats il y a des poursuites pénales. Voilà ce que nous ne méritions pas, nous, actionnaires enrôlés de force. Nous sommes désormais associés à des actes inavouables. Ah oui, personne n'est coupable avant le verdict, et on va se défendre avec toute la vigueur! J'ose ajouter mon grain de sel: sait-on combien va coûter toute la vigueur dans une défense contre le Gouvernement américain? Des millions. Factures payées par Cargolux. Pour sûr, la BIP, quasi seul investisseur privé (avec nous autres contribuables-actionnaires) ne pouvait persévérer dans un investissement peu performant qui en plus tendait vers les gaffes coûteuses.

L'éléphant, celui-ci du Qatar, réapparaît au Conseil d'Administration. Cela risque d'être un éléphant blanc. On en a parlé:  comment cette affaire a-t-elle pu se réaliser. Les explications genre "on a négocié avec le Qatar en exclusivité" ne tiennent vraiment pas la route. Cela pour justifier le prix dérisoire de $ 117,5 millions pour 35% de la société? Et balayer l'objection que la Yang Tse River proposait $ 175 millions? Mais voilà, le monde des affaires lors des premières  indiscrétions mettait l'accord avec Qatar Airlines à $ 215 millions pour 33% de la société! Pourquoi le chiffre de $ 215 millions serait-il significativement faux alors que celui de 33% est pratiquement le chiffre exact? Que se serait-il passé? Une question à poser au management qui a mené les négociations. Un de ses piliers de 13 ans, David Arendt, CFO et ancien CEO intérimaire, lié personnellement à la BIP par BGL, donne probablement une reponse partielle en partant vers l'aube d'un nouveau matin avec Freeport.

Et enfin le Conseil d'Administration a fait du grand cirque en jouant à l'éléphant dans le proverbial magasin de porcelaine avec Boeing. (ou était-ce l'éléphant blanc?) Toujours est-il que cela a fait un joli brouhaha que de laisser la fiancée à l'autel. Une affaire de spécifications nous dit-on, sans être plus spécifique. Cependant le patron de Cargolux a déclaré au tageblatt que Cargolux veut ces avions "unbedingt". Ce qui se traduit par sans conditions. Pourquoi ce grabuge dès lors? Les chances d'avoir mieux pour moins cher ailleurs sont quasi nulles. Sous cette perspective, le coup d'éclat est incompréhensible. Etait-il inspiré par le nouvel actionnaire, et tout le monde a suivi? Cette question, qui mène la danse, reviendra encore et encore. A vérifier qui est indépendant?

Dommage que le mot "unbedingt" ait été prononcé. Sinon Cargolux aurait pu suivre l'exemple d'UBS pour marchander un peu aux Etats-Unis: un non-lieu dans l'affaire pénale avec une simple amende contre l'acceptation des avions. Nous les contribuables-actionnaires ne voudrions même pas voir derrière le rideau dans ce cas-là.

Ainsi tout pourra se terminer par une chanson. Je propose une vieille comptine bien à propos:

Un éléphant blanc
marche devant
un éléphant vert
marche derrière
trois éléphants bleus
marchent au milieu
enfants d'éléphants
marchez bien en rang
ran plan plan

Wednesday, September 21, 2011

Luxembourg Sondages: Tous les Luxembourgeois sont-ils des Anarchistes?



Un sondage d'opinion récent, commissionné par le Luxemburger Wort et RTL donne le tiercé gagnant des membres du gouvernement les plus populaires. Dans l'ordre: Juncker, Frieden, Asselborn avec  le premier atteignant les 92% de votes favorables! Il s'agit là d'un joli pied de nez à la loi normale gaussienne.

Cependant cet outil mathématique peut très bien justifier les résultats incroyablement excellents par une interprétation purement politique du résultat: l'opinion publique luxembourgeoise est particulièrement à l'unisson quant à ces trois ministres. Pour quelle raison? Pour la seule chose qu'ils ont en commun: ces trois-là ne sont jamais là. Ils sont toujours à l'étranger.

Juncker est en "Europe" et sauve la Grèce.
Frieden est au Moyen Orient et au Brésil et sauve qui peut.
Asselborn est à l'ONU et sauve le monde.

Donc plus on n'est pas là, plus on est populaire. Le Luxembourg est-il content quand ils sont partis, en fait de ne pas avoir de Gouvernement? Sommes-nous devenus anarchistes ou tout simplement Belges?

A moins que ..... ce sondage ne serait qu'un message publicitaire.

Monday, September 19, 2011

Luxembourg: Cargolux fait boing, boing sur le Boeing.


Ma tante Léontine est encore toute chamboulée. "Cargolux est devenue un vrai Capharnaüm," dit-elle. Elle a débobiné ses bigoudis, furax que la grande badaboum caviar autour du nouveau Zeppelin n'a pas eu lieu. C'est que le Zeppelin a du plomb dans l'aile, rabâchent les mecs de Cargolux.

Nenni, embraye Boeing, qui n'a pas sa langue dans sa poche. Cet aéronef est aux pommes! Il est à tout casser! Aucune raison de donner un coup de canif dans le contrat.

Il y a des mecs qui  maintenant attachent une gamelle aux zigs du Qatar. Ce n'est pas une fadaise, car d'habitude Cargolux est faite du bois dont on fait les flûtes."T'avais bien posé ta colle", m'a fait Léontine, "pourquoi le mec qui n'a que 35 briques a le plus gros calibre?" C'est que la grande-pompe n'est pas si indépendante que ça et doit faire le caravansérail. Qui porte la culotte?

On va donc brocanter le tapis volant. En attendant Boeing doit se voiler la face et baisser l'oreille. Mais qui va gober que Cargolux serait bézef au point d'aller voir ailleurs si c'est moins cher?

J'ai écouté d'une oreille les navets de mes sources.  Les ligués ont raison de ne pas s'écraser et faire l'autruche. Les caïds leur ont raconté des bobards. Si j'étais eux je ne dormirais que d'un œil!