Bloomberg a rapporté
des nouvelles de Wirtschaftswoche, selon lesquelles Juncker resterait président de l'Eurogroupe, ET Yves Mersch, le
banquier central du Luxembourg, rejoindrait le Comité Exécutif de la BCE.
Si cette nouvelle
est confirmée, elle révèle les excellentes compétences de Juncker pour manœuvrer
dans les allées du pouvoir non-élu de
l'Union Européenne. Il a longtemps prétendu ne plus être candidat au poste de président
de l'Eurogroupe tout en laissant planer l'ambiguïté. Puis il était un des volontaires pour énoncer
des règles selon lesquelles se ferait le choix d'un successeur, telles que: être
un ancien chef de gouvernement, se concentrer uniquement sur cette présidence
sans cumul avec des fonctions nationales. Puis renversement: il est désirable
que la personne choisie cumule la présidence avec une fonction nationale. Dans
la suite il eut quelques propositions osées pour neutraliser certains candidats
possibles comme Monti, qui a dit non, ouf! Et puis Schäuble, qui lui n'est pas
chef de gouvernement, ou un obscure Finlandais, trop périphérique. L' Italie et l'Allemagne (connivente?) ainsi neutralisées, Juncker avait mis sur pied une
visite presque impromptue chez M. Hollande à peine des minutes après son
élection comme président de la
France. Pour les observateurs avertis, ce fut une dernière preuve claire que
Juncker avait joué la partition du renard de la Fontaine qui soit allait attraper
le raisin, soit prétendre que les raisins étaient trop sûres. Au contraire de
la fable, le renard aurait donc gagné ses raisins.
Qui plus est, M.
Juncker avait déclaré qu'il préférerait se concentrer sur son travail en tant
que Premier Ministre du Luxembourg, prendre du temps pour lui-même. Le cumul de
deux emplois comme celui de président de
l'Eurogroupe et de Premier Ministre ne serait pas réaliste. Cette notion s'est
modifiée plus récemment en son contraire, comme quelque chose qui tout d'un
coup serait redevenu hautement
souhaitable, et que M. Euro devrait également être un ministre national des
Finances, ce qu'il est. Cumul ou non? Le
moment est au status quo. M. Frieden, son successeur in petto en tant que
Premier Ministre du Luxembourg, garde les doigts croisés.
Si tout cela est
vrai, c'est une belle réussite pour Juncker dans les méandres et manigances des
politiques politiciennes européennes. Le succès serait d'autant plus grand, si
M. Mersch accède au Comité Exécutif de la BCE. Il a toujours été supposé que si
Juncker
était reconduit comme Monsieur Euro, cela empêcherait Yves Mersch d'être
nommé au Conseil exécutif de la BCE. Deux nominations luxembourgeoises, ce
serait trop. Mais selon Wirtschaftswoche, le Luxembourg serait en train d'obtenir
les deux premiers prix!
Peu importe que
nous ne battions même pas Malte au football. Nous sommes quand-même champions: nous
fournissons deux sheriffs de la finance européenne. Pas étonnant que vous veuillez confier
vos sous à des banques luxembourgeoises.
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