Sunday, October 30, 2011

QUAND L'EPOUSE DE CARGOLUX S'ETEND

Je viens juste d'avoir tante Léontine au bigophone. Elle m'a fait: "Non mais t'as pas vu Cargolux sur Papierjamme! V'là-ti pas qu'ils effeuillent tous la marguerite. Fini le vacarme. Quand je pense à la nouba ratée, le caviar jeté, juste pour trainer les pattes avec les nouveaux Zeppelins, parce que le stude Bakr a fait des siens.

Maintenant, j'ai la larme à l'œil de voir tout le monde se rabichonner. Allez fieu, ne sois pas comme-ça. Viens chanter victoire avec tantine!"

J'ai fait alors: " mais Léontine, matante, l'addition n'était pas juste cause, le bleu tire les ficelles, dit que le marchand de Zeppelins refile de la camelote et d'autres sottises. Les comitards anciens en ont pris plein les babines avec lui. Il a même balancé que les comitards étaient de la vraie bleusaille, qu'ils ont le comprenoir bouché, et qu'ils auraient dû faire du brouhaha à mort beaucoup plus tôt!"

Tante Léontine peut être raseuse des fois! Elle a lancé le potin que Cargolux a pistonné le bleu et lui a donné carte blanche pour le laisser chaparder quelques fidèles en Amérique profonde, Atlanta, Houston, Chicago et Toronto. "(1) Chez Cargolux les mecs ont du cœur!" a-t-elle fait.

J'ai bondi: "Allo, allo, Léontine? Ce que tu déballes là, me fait dresser les oreilles. J'ai fait sonner à la garde. Il faut prendre Cargolux sous ton aile. J'ai la pétoche car je renifle la combinaise. Mais dis-moi donc que ce n'est pas vrai! La guerre des prix en famille?"

(1) http://www.qatarairways.com/qa/en/press-release.page?pr_id=pressrelease_pressrelease_20111009b



Wednesday, October 26, 2011

Tuesday, October 11, 2011

Au Stade National de Livange: Le Luxembourg bat le FOI 5-0



"Trois personnes peuvent garder un secret, si deux d 'entre elles sont mortes" (Benjamin Franklin)

Le 20 juin de l'an 2000, le député Alex Bodry déposa la "Proposition de Loi concernant la liberté d'accès à l'information" (1). Le Luxembourg allait enfin rejoindre la toute grande majorité des pays démocratiques, embrassant les principes mondialement connus sous la dénomination "Freedom of Information", ou FOI, et qui consacrent le droit du public de savoir. En pratique la loi créerait une obligation pour le gouvernement et les administrations publiques et parapubliques de fournir endéans les 2 mois tout document demandé par le public. A l'étranger, c'est surtout la presse qui use de ce droit pour se procurer tout document et toute correspondance officielle pour les besoins de ses investigations journalistiques.

FOI à la luxembourgeoise

Onze ans et 4 mois plus tard, cette loi n'est toujours pas adoptée!  La Mongolie et le Nigeria viennent de passer la leur. Quel joli consensus national que de faire trainer cette chose appelée transparence, que personne ne semble vouloir. Par contre, les directives européennes en matière financière voient une transposition en loi luxembourgeoise en un rien de temps, business oblige, tandis que le droit du public de savoir peut attendre. Le Luxembourg, pays le plus riche du monde, brille ainsi par son obstination de tronquer l'ouverture et la communication. Selon l'organisation internationale "Access Info" (2), seuls Chypres et l'Espagne font encore partie de ce club des opaques dans l'Union Européenne.

Dans l'exposé des motifs de sa proposition de loi, le rapporteur Alex Bodry note: "De nos jours le processus de décision ne peut être le fruit de procédures opaques, mûries dans le cloisonnement de l'Administration, décisions prises à huis clos à l'insu de ceux qui sont directement concernés." A en juger par ce retard sinon le sabordage de la proposition de loi, elle fait sans doute l'objet d'un concept hautement indésirable pour notre gouvernement. La solution est dès lors de laisser le projet mijoter jusqu'à l'oubli.

Les barbares dans le temple secret, ou un projecteur en pleine chambre noire.

Quel sacrilège dès lors quand le Mouvement Ecologique, MOUVECO, vient déranger cette conspiration feutrée en éclairant de tous ses feux d'abord un processus de décision opaque et une lettre signée par trois ministres, dont le Premier Ministre, et adressée à des intérêts particuliers. Incroyablement, cette lettre est classée "très confidentielle" pour la soustraire à l'examen du public. Benjamin Franklin serait ravi. Cette lettre représente donc bien une décision prise volontairement à huis clos, à l'insu du public.

Le MOUVECO s'est ainsi positionné en agent de révélation pour dévoiler une face cachée dans un débat public. Il a attiré l'attention du public luxembourgeois, généralement pas dupe mais tolérant-bof et cynique vis-à-vis du "système", sur le caractère illégal et inadmissible de la trame qui s'est tissée. Cette fois-ci, au-delà du fatalisme coutumier et des blagues de circonstance, le public voudrait des réponses. Hélas, la loi concernant la liberté d'accès à l'information fait défaut pour obliger les responsables publics et parapublics à les fournir et d'en finir avec la mascarade.

Cette crainte de la lumière du jour est un état de fait dans l'écosystème luxembourgeois. Elle est décrite également dans l'exposé des motifs par: "les réticences de certains milieux de la société luxembourgeoise d'admettre vraiment un droit à l'information complet et un droit d'ingérence du public dans le domaine des affaires publiques." Une réminiscence féodale donc. Et de conclure: "Dès lors, à l'instar du droit communautaire et de nombreuses législations étrangères, notre droit national doit enfin reconnaître explicitement le droit à l'information détenue par les autorités publiques ou parapubliques. La présente proposition de loi entend consacrer ces droits fondamentaux de tout citoyen dans un Etat de droit qui se veut démocratique." C'était il y a onze ans et quatre mois.

La dérive

Mais voilà, entretemps nous évoluons vers le contraire, et Livange en est une démonstration. Questionnées, les autorités publiques pratiquent l'esquive, les parapubliques l'exception et la menace de poursuites. Nous sommes en pleine dérive, en fait en plein délire. La crédibilité de nos institutions est en jeu, à cause de l'absence de transparence et de son corollaire, du droit d'accès à l'information. En fait nos institutions sont en zone de danger et la méfiance du public est en croissance.

Certes le Parlement tente aussi bien que mal de jouer son rôle de surveillance du gouvernement en posant des questions aux ministres (du latin minister, serviteur), dans des dossiers comme Livange. Au-delà des "c'est pas moi, c'est lui, connais pas, les autres l'ont fait aussi" parmi d'autres excuses et assurances, le public sera difficile à convaincre. Il faut en effet expliquer que des drôles de hasards aient aligné des initiatives, des circonstances et des acteurs d'une certaine façon, mais  que les choses ne sont pas du tout ce qu'elles paraissent être. D'esquive en esquive, d'obstruction en obstruction se nourrissent des soupçons, des spéculations, des accusations, basés sur les simples perceptions. Elles sont nourries par la volonté documentée de garder le secret et le refus de communiquer les faits. Il faut se rendre compte que l'on a dépassé dans le contexte Livange le simple niveau d'un jeu de questions-réponses. Les protagonistes se trouvent effectivement dans une phase ultérieure, le "damage control", qu'ils le veuillent ou non.  Et le "damage control" est un art et une science, qu'on soit faussement accusé ou en train de vouloir minimiser l'inavouable. En tous cas, le quatrième pouvoir, la presse, n'a pas été convaincue. Elle ne dispose pas des faits et des preuves pour être convaincue que tout ce cirque est une tempête dans un verre d'eau.

Le quatrième pouvoir, ligoté, doit spéculer   

Le public a le droit de savoir. C'est le moment d'appliquer ce grand principe démocratique, même
si l'on a choisi de renoncer ou d'escamoter une législation sur le libre accès à l'information. A défaut, la presse, qui le plus souvent est le vecteur d'investigation et de communication de cette information, ne peut être tenue à rapporter des faits. Elle n'a pas accès à ces informations. Au mieux, elle ne pourra que rapporter les rumeurs, à la grande exaspération des gardiens du secret. Mais comment lui faire des reproches, alors que les moyens d'investigation démocratique sont déniés?

C'est donc l'occasion d'appliquer maintenant et délibérément, au nom de la transparence, les provisions de la proposition de loi égarée. Même si elle n'a pas force de loi, elle fournit la guidance pour informer le public et répondre aux questions. D'ailleurs si par impossible cette proposition devait être reconsidérée par le législateur, il faudra la revoir pour l'adapter à l'après-Wikileaks et pour prévoir des sanctions sévères pour les refus de produire des informations, la destruction de documents ou leur falsification, comme cela existe dans les autres juridictions. Pour ne citer que l'exemple américain, où un banal "hearing" devant une commission parlementaire se fait sous serment, et celui qui se fait attraper en plein mensonge, à n'importe quel grade, se fait durement punir. L'exigence d'un code de déontologie pour politiques et fonctionnaires exigé par certains élus est évidemment nécessaire pour avoir des paramètres pour mesurer les incidents et le degré de "malgoverno".

Pssst! Ceci reste entre nous!

Pour finir, je voudrais partager un secret, une très bonne nouvelle, mais cela doit rester strictement entre nous deux, vous et moi: j'ai bon espoir que si le stade se construit, le club de foot parisien PSG, qui appartient à 70% au Qatar, viendra jouer à Livange. On les fera jouer contre la nouvelle équipe professionnelle luxembourgeoise qu'on appellerait Léopard? J'ai aussi bon espoir que vous et moi, nous serons invités, à la loge!

(1) Document 4676/00, Chambre des Députés:

Saturday, October 1, 2011

Les dernières décisions de Cargolux, tout frais de la bouche de ...... l'actionnaire minoritaire.





Pour ceux qui ont lu ma tribune au tageblatt fin juin,


ils trouveront intéressantes et révélatrices les déclarations de Monsieur El Bakr, Président de Qatar Airlines sur Bloomberg news, dont voici le lien:


Monsieur El Bakr a été moins gentil avec ses partenaires que je ne l'étais, mais il confirme la plupart des thèses ou renseignements contenus dans ma tribune au tageblatt.

Ne ménageant pas son nouveau partenaire, il se comporte en propriétaire, il devance les décisions du CA qui donc n'est pas indépendant, y compris le nouveau Président. Doit-on y lire une confirmation que Qatar Airlines pour une raison ou une autre vaut plus que 35%?  Car Monsieur El Bakr semble assumer qu'il est en bon droit de monopoliser la fonction de porte parole, qui devrait peut-être revenir à un Public Affairs Officer, surtout pour une société qui exhibe des faiblesses et a des problèmes légaux non résolus et pour qui la communication est délicate.

Monsieur El Bakr qualifie le management d'incompétent ce qui donne de l'eau au moulin de l'argument que la pratique néfaste du gouvernement luxembourgeois de promouvoir un corporatisme d'état, mène à la sous-performance des sociétés en jeu avec en fin de compte le risque de nouveaux coûts pour le contribuable, ou des opportunités manquées.

J'aurais voulu être témoin de cette formidable première réunion du Conseil d'Administration, qui décidait du refus des deux Boeings le 16 septembre! Mais ma tante Léontine va surement me téléphoner pour les derniers ragots. 

J'espère que vous aviez vu les dernières nouvelles de ce Samedi qui étaient dans mon blog mercredi déjà (une histoire d'éléphants):

Si vous préférez une autre métaphore, toujours une histoire d'animaux, voyez ce que font les coucous:

Sur ce, il n'y a rien à ajouter que de souhaiter Bonne Chance à Cargolux sous le leadership de Monsieur El Bakr et de le féliciter, honnêtement, pour son sens aigu de l'opportunité, de la bonne affaire et de sa connaissance instantanée de l'équation personnelle des gens en face de lui. Il est un vrai capitaine de l'industrie.