Le Luxembourg, sur un
arbre perché
Blanchiment: Vera Jourova vs Jean-Claude Juncker?
L’Essentiel
nous apprend des choses. Sous le titre : « LeLuxembourg rappelé à l'ordre sur le blanchiment » nous apprenons que « la Commission
européenne a formé un recours contre le Luxembourg devant la Cour de justice de
l'Union européenne au motif que ce pays n'a pas mis intégralement en œuvre les
règles de lutte contre le blanchiment de capitaux. Elle indique ainsi que le
Grand-Duché n'avait transposé qu'une partie de la 4e directive antiblanchiment
en droit national. »
Et comme d’habitude le Luxembourg honteux et confus, Vera Jourova, mais un
peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
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Thursday, November 8, 2018
Blanchiment: Vera Jourova vs Jean-Claude Juncker?
Wednesday, November 28, 2012
Cargolux - Qatar Airways: Autopsie d'un mariage forcé
Sunset in Key West Florida. Photo Egide Thein
Cargolux - Qatar Airways: Autopsie d'un mariage forcé
Par intervention divine ou était-elle
prime-ministérielle, une histoire d'espionnage de série B hallucinante, avec B
comme dans Bommeleeër, est venue masquer le fin mot sur le mariage forcé et
raté de Cargolux. Or le fin mot sur ce mariage est que c'était une faute, une
fausse solution à un vrai problème, une opération inutile, superflue, opaque et
douteuse, abusive et coûteuse. L'affaire laisse une Cargolux divorcée avec plus
de plomb dans l'aile qu'auparavant.
La vente de 35% de Cargolux ne faisait d'autre sens que de libérer les
investisseurs privés.
La volonté affichée de s'allier avec un "partenaire
industriel" qui donnerait aussi accès à du capital, sans spécifier
comment, était une belle pensée théorique. C'est la base fragile de l'appréciation
erronée qui a été faite.
La réalité est que deux sociétés actives dans le même
secteur sont essentiellement des concurrents. La pensée était que le
partenariat avec Qatar Airways, (QR), allait produire des avantages mirobolants
à Cargolux, (CV). Ce n'était qu'une rêverie dépourvue de bonne diligence, et
selon mes sources, sans engagement ni promesse formelle de la part de QR. Selon
les dires de Monsieur Juncker, ce partenariat allait fournir des nouvelles
routes, des nouveaux clients, du nouveau business et de nouveaux emplois à CV.
Cette affirmation n'était basée sur rien. Mais concrètement CV projetait
500-600 tonnes de fret supplémentaires par semaine au Findel et Luxair de par
son handling voyait des revenus en augmentation de plusieurs millions de
dollars. Sans parler du résultat de la vente d'une partie de sa participation
dans CV.
Selon mes sources encore, la bonne diligence conduite par
QR était extensive et n'avait aucune réciprocité du côté luxembourgeois. Ainsi
QR demandait contractuellement accès à tous les renseignements comptables,
commerciaux, opérationnels, organisationnels et légaux sur CV. Aucune demande
réciproque de la sorte n'était faite à QR! Il faut conclure qu'à ce jour CV ne
sait même pas si QR est profitable, quels sont leurs clients, leurs obligations
quelconques envers des tiers, quel est la stratégie de développement du hub de
Doha, pourtant essentielle pour comprendre le business de QR. En effet, le
négociateur luxembourgeois était quasi inexistant.
Ainsi la lamentable valorisation à $117,5 millions pour
35% de la société est la preuve de cette incompétence, sinon de mauvaise foi.
Une vague référence à la valeur comptable de la société ne suffit pas pour
convaincre le commun des mortels du bien fondé de cette valorisation, à peine
$335 millions. Cargolux avait bien plus de valeur pour un acheteur qui opère 4
tires depuis 5 ans seulement. CV, c'est 42 ans d'expérience, plus de 1500 employés
parfaitement entrainés, des routes, des clients , des marchés. A l'issue de l'année
2010 avec un profit de $60 millions, il n'y avait pas d'arrogance de chiffrer
la valeur entre $500 millions et $1 milliard. Le candidat chinois Yangtze River
Express/HNA, ne s'y est pas trompé: il a offert pour ouvrir une négociation un
prix bas de $175 millions pour 35% de CV, certain qu'il serait négocié vers le
haut. Cela vaut acquiescement d'une valorisation de $500 millions au moins. Il adoucissait
même son offre avec une offre de prêt de $200 millions à 2% d'intérêt, alors
que QR offrait vaguement d'augmenter sa participation à 49% sans indication de
prix ou des modalités envisagées. La question du capital supplémentaire, tout
comme des "synergies" était habilement escamotée, sinon négligée pour
se concentrer sur ce qui paraissait la priorité des priorités: libérer les
actionnaires privés, surtout BIP et le fond Luxavantage de la BCEE, aux
meilleures conditions. Cet épisode à l'intérieur de l'affaire a été détaillée
dans un article de V. Poujol dans le Land (1) et vaut la peine d'être rappelé
ici.
L'acquisition de 35% de CV par QR était une transaction à géométrie
variable.
C'était un jeu d'actions ordinaires et d'actions privilégiées,
qui au cours d'une opération fiduciaire confiée à la banque ING apparaissaient
et disparaissaient comme dans un grand numéro de prestidigitation. L'opération,
qui serait probablement illégale dans la plupart des pays occidentaux, a en
fait procuré une plus-value équivalente à $12,50, soit près de 40%, aux actions
privilégiées de BIP et du fond Luxavantage de la BCEE, qui ont liquidé toutes
leurs positions. La SNCI et la BCEE en tant que banque appartenant 100% à
l'Etat et Luxair ont simplement converti leurs actions privilégiées en actions
ordinaires au taux 1:1, donc sans la plus-value de 40%. L'Etat curieusement
n'avait pas d'actions privilégiées lui-même. Par contre l'Etat, donc le
contribuable, étant le commun propriétaire de SNCI, BCEE et Luxair a fait
renoncer ceux-là à une plus value d'environ $43 millions dans la conversion,
mais a permis aux investisseurs privés sortants de réaliser une plus value de
près de $7 millions.
C'est donc le gouvernement qui décide qui fait un bénéfice.
C'est ce que j'appelle le corporatisme d'Etat. L'Etat a
aussi décidé contre l'investisseur chinois, qui avait offert $175 millions pour
la même participation, soit 50% de plus que QR, soit une valorisation de la
compagnie de $500 millions ou $165 millions de plus que QR. Les actionnaires de
BIP et Luxavantage qui n'avaient d'autre souci que de sortir de là calculeront
leur manque à gagner en ce cas eux-mêmes. Sans avaler l'excuse de négociations
exclusives avec QR. L'exclusivité avec QR n'existait que pour trois mois, le délai
standard dans ce genre de contrat entre la signature et le "closing".
Parmi les autres actionnaires paraétatiques, on n'a
entendu protester personne contre ces pratiques. La BCEE, par sa double présence
en tant que banque et son fond Luxavantage pousse la schizophrénie dans cette
opération jusqu'à approuver sous les mêmes signatures le traitement privilégié
pour Luxavantage et non-privilégié pour la banque. C'est preuve que le
corporatisme d'Etat tend à promouvoir ses plus fidèles et obéissants membres
aux postes de commande. Besoin de leadership? Survient alors QR avec Monsieur
Al Baker, qui lui tire les mêmes conclusions, et le fait savoir.
Mariage abusif
Déjà l'accord prénuptial avec CV penchait totalement en
faveur de QR, lui donnant accès à tous les secrets et informations, sans réelle
réciprocité. Monsieur Al Baker arrive au Luxembourg en Septembre pour consommer
le mariage. Selon le principe que "His Highness kicks ass", il
apprend au management de Cargolux qu'ils sont incompétents et Boeing apprend
qu'ils vendent de la camelote, provoquant le bel embarras d'une livraison
festive du premier Boeing 747-8 avortée.
On connait la suite dans laquelle CV perd sa dot, ses
clients, sa confiance et son reste de stabilité. L'absence de synergies, de
nouveau business et l'accumulation de menaces en appellent au bon sens pour
corriger la trajectoire. Les plans dans les tiroirs, ou ceux mijotant chez des
consultants, ou tout simplement certains accords existants ont fait craindre le
pire aux employés, car les idées avancées ne laissaient aucune place à un
quelconque attachement émotionnel au Luxembourg. Elles étaient toutes en chiffres.
Les syndicats ont probablement vu le piège potentiel qui existait en une prise
de contrôle par QR pas seulement dans les faits (on y était déjà!), mais aussi
formellement. Car QR pouvait détenir jusqu'à 49% de CV. Par le biais de BIL,
acquise par Precision Capital, et Luxair, une prise d'influence était programmée. De même jouait l'évident corollaire que 51%
de CV, le solde, devaient appartenir à des groupes européens: Precision Capital
est un groupe européen.
C'est sans doute l'impatience, une attitude de prima-donna
qui a alarmé tant de monde et mis le public luxembourgeois en défensive. La raison
formelle du divorce est en fait superficielle et même absurde: Monsieur Forson
n'a pas été accepté par les actionnaires luxembourgeois comme CEO alors qu'en même
temps ils lui ont exprimé leur confiance. Les raisons sont plus profondes comme
nous savons.
Rendre la divorcée plus belle encore
Quel gâchis. Ajoutez deux années d'opportunités ratées. Bien-sûr,
personne n'est responsable dans le système du corporatisme d'Etat. L'Etat, gouffre
anonyme, assume. Ainsi il se rendra compte, après une autre expertise peut-être,
que le Luxembourg s'est vidé de beaucoup de substance économique ces dernières
années, que perdre Cargolux ferait franchir le pas vers une catastrophe
d'ampleur. En attendant d'autres investisseurs, car c'est une question de
capital dorénavant, l'Etat devra bien colmater la brèche, consolider, économiser,
développer CV.
En ce qui concerne le partenaire cargo idéal, il n'existe
pas. En supposant que QR veuille vendre ses parts, les autres actionnaires ont
le droit de premier refus. En somme, ce sera une sorte de vente aux encheres.
Tenez, pour faire avancer le schmilblick, qui offre $1 pour démarrer? Mais en
attendant QR garde ses droits contractuels. S'il faut vraiment un autre
partenaire "stratégique", voici un petit dessin: vaut-il mieux
s'allier avec quelqu'un qui est géographiquement très loin, opère dans un grand
marché exportateur en plein développement, qui donc offre plus que cet autre
choix qui est plus près, un débutant qui doit apprendre, qui veut construire un
grand aéroport à Doha, près de ses cousins qui tous veulent faire la même chose
juste 50 km plus loin?
(1) http://tinyurl.com/d2vnuk6
Monday, November 12, 2012
Qatar: Les grands choix stratégiques du Grand Duché de Luxembourg
A la croisée des routes. Sunst, Key West, Florida. Photo ET
Qatar: Les grands choix stratégiques du Grand Duché de Luxembourg
Un petit pays sait qu'on a souvent besoin de plus grand
que soi. L'inverse, que l'on a souvent besoin d'un plus petit que soi, fleurit plutôt
dans les fables. Fort de cette sagesse, le Luxembourg a toujours œuvré pour
compenser ses faiblesses, en adhérant à des alliances avec plus grand que soi pour
sa sécurité, à des partenariats économiques et des unions politiques. Certains
ont donné à nos récentes relations avec le Qatar le caractère de "relation
stratégique". Le Qatar est-il vraiment une relation stratégique, et quelle
est cette stratégie? Est-il plus grand que nous ou avait-on besoin de plus
petit que soi?
Nos partenaires stratégiques traditionnels
Historiquement, le Luxembourg a toujours eu besoin de
plus grand que soi économiquement. Ce fut le cas avec le Zollverein, suivi en
1921 par une relation économique et monétaire très étroite avec la Belgique scellée
par la signature du traité d'Union économique belgo luxembourgeoise. L'après-guerre
a vu l'extension de l'UEBL au Benelux, pour aboutir à l'UE.
Pour sa sécurité extérieure, après les leçons sur la validité
de son ancien statut de neutralité, le Luxembourg a rejoint des alliances,
l'Union de l'Europe Occidentale (UEO) d'abord sous la panique de la menace soviétique
d'après-guerre, puis l'OTAN, qui est essentiellement le parapluie nucléaire
américain. Ces politiques étaient destinées à nous fournir une stabilité économique
et financière, des marchés, des innovations et à garantir notre sécurité extérieure.
Elles étaient portées par un large consensus national. Les arrangements entre
Etats se prolongeaient aussi dans la vie par des réalisations concrètes d'échanges
économiques et culturels, des implantations d'entreprises grâce à une promotion
ciblée du Luxembourg aux Etats-Unis, au Japon et dans les pays européens. Bref,
une ouverture du pays sur l'extérieur.
Le Qatar est-il un partenaire stratégique?
Il faut le penser, étant donné que les échanges officiels
au plus haut niveau ont initié les relations économiques subséquentes, et en
sont même parties. Cela correspond à une politique volontairement menée, c'est
donc une stratégie. Est-elle heureuse et bien pensée?
Les pays du Golfe regorgent de richesses en
hydrocarbures. Ces richesses se retrouvent généralement dans des fonds
souverains ou le "souverain" du pays et le fond sont souvent la même entité.
Ou alors elles se retrouvent dans une suite de "family offices" des
quasi banques privées. Il n'est certes pas interdit à un centre financier
d'attirer cette clientèle. Mais
elle est particulière et demande des lignes de conduite et un encadrement particuliers.
La stratégie est reflétée
par des visites multiples de MM. Krecké et Frieden qui ont emmené à l'occasion
le Grand-duc héritier. Fort de mes anciens instincts et expérience, j'ai mis en
question cet engouement, qui me paraissait sans nuance, pour ce genre de
partenaire privilégié (1) (feierwon.blogspot.com du 23 juin 2011). La plus
belle illustration du grand écart que le Luxembourg s'apprêtait à faire avec le
Qatar a été donnée par le Ministre Krecké, qui a déclaré à l'occasion que
"si nous restons attachés à nos principes, nous perdrons le
business!" Au point qu'un illustre membre d'Amnesty International,
Monsieur Robert Altmann s'est ému aussi dans une lettre publique de cette
amitié. (2).
Les objections ne s'arrêtent
pas aux seules questions de principe. Le choc culturel est large. La
constitution du Qatar est telle, qu'elle ne servira pas de modèle à le révision
de la constitution luxembourgeoise (3) La loi islamique est appliquée et est
susceptible d' hérisser quelques poils occidentaux. La législation du travail
est rudimentaire, les dizaines de milliers de travailleurs migrants sont soumis
aux velléités des employeurs et les syndicats n'existent pas.
Déjà quelques orientations
fondamentales du Qatar semblent renfermer des sources de conflit avec les
positions internationales du Luxembourg, voire la mentalité luxembourgeoise.
Ainsi il y a déjà conflit avec un Luxembourg, membre du Conseil de Sécurité de
l'ONU, et la position sur le Hamas, organisation terroriste pour nous, objet de
largesses financières pour le Qatar. Le Moyen Orient devient un champ de mines
pour notre diplomatie entre ONU, Hamas, Qatar, Iran et Israël. Il est vrai que
l'on ne peut gérer cela que si on laisse filer quelques principes comme disait
l'autre.
Enfin et c'est presque une
caricature, le Qatar est un membre proéminent de l'OPEC, ce qui est un cartel
qui manipule les prix du pétrole, tout comme Cargolux, qui comme on le sait, a manipulé
les tarifs en collusion avec les autres lignes Cargo. Cargolux a été puni, le
Qatar et l'OPEC pas encore. Mais ils le seront doublement: d'abord quand les
Etats-Unis passeront la loi connue sous le nom de " No Oil Producing
Cartels Act", ce qui donne le joli acronyme de "NOPEC", destiné
à mettre fin aux chantages de l'OPEC. Le deuxième choc est entrain de se réaliser
avec l'exploitation en accélération de gaz et pétrole de schiste aux Etats-Unis
et dans le monde, qui sont entrain de casser les prix, avec des réserves US de
20 fois celles de l'Arabie. C'est dans cet environnement de conflit, de désaccord
et d'incompréhension et de disharmonie culturelle que le Luxembourg croit avoir
trouvé un nouvel allié stratégique?
Cargolux: Quand Luc s'embourbe
C'est sous un soleil
écrasant qu'en février 2011 Luc Frieden débarque dans les sables du Qatar. Il
reviendra au Luxembourg avec, à la surprise générale, un accord pour la
participation de Qatar Airways dans Cargolux. Les uns diront qu'ils n'étaient
pas au courant. Si, si répond l'autre. Entretemps Frieden met en scène sa propre trilogie de
Wallenstein avec comme acteur principal son ami François Pauly qui selon
"Forum" rejoint tour à tour Hinduja pour briguer ensuite la direction
de KBL, en instance d'acquisition, et finir au troisième acte dans cette même
position à la BIL. C'est sans doute une
de ces fameuses synergies, sinon singeries annoncées. Voilà au moins un objectif
luxembourgeois atteint donc, mais limité et tactique seulement. Le Qatar voit
plus grand que cela. Car toutes les autres "stratégies" luxembourgeoises
annoncées en 2011, slogans superficiels sans contenu et sans réflexion, font
figure de vaudeville en rétrospective. Monsieur Juncker, qui dit-on est déjà
titulaire de l'ordre "Wider den Thierischen Ernst" a fait une
prestation à l'occasion de la visite du Premier du Qatar en juin 2011, qui en
fait se révèle maintenant comme de l'humour noir. Il a annoncé que grâce à ce
mariage arrangé par Luc Frieden, Cargolux ouvrirait des nouvelles routes,
embarquerait des nouveaux clients, augmenterait ses affaires, bref créerait des
nouveaux emplois. Je comprends si personne ne rit de cet humour là, un an plus
tard.
Il est remarquable que le
Qatar, par Precision Fund interposé, acquiert toutes ses propriétés luxembourgeoises
en-dessous de valeurs repères annoncées antérieurement: €300 millions en-dessous
du prix offert par Hinduja pour la KBL, 50% en-dessous du premier chiffre
annoncé pour la BIL, et environ $60 millions de dollars en moins que HNA/Yangtze
pour Cargolux. En commerce cette tactique s'appelle "Bait and Switch". Il
faudrait quand-même donner quelques apaisements au bon peuple à ce sujet, car
Ali Baba vide notre caverne et semble connaître tous nos mots de passe.
D'un autre côté, on est resté
le champion de l'ingénierie financière et réglementaire. Ainsi avec les
superbes négociateurs du Qatar, on s'est creusés pour circonvenir les
objections de la Commission Européenne à un accroissement futur de la
participation de Qatar Airways dans Cargolux, en établissant Precision Capital à
Luxembourg. Precision a bien visé et est ainsi européenne. Eux, ils ont une
mission avec des objectifs, et ils ont mis en place les moyens pour atteindre
leurs objectifs qui sont grands et multiples. Nous, naïfs et en crise, avons
développé une mentalité de perdants. Nos objectifs sont à cette hauteur: sauver
les meubles.
Un autre petit objectif particulier
luxembourgeois était de permettre la sortie des investisseurs privés de
Cargolux par le biais d'une acrobatie financière avantageuse pour eux, avec
l'aide d'un contrat fiduciaire avec ING. Le "Land" a baptisé l'opération
de "Friedengate".
Cargolux: Le gouvernement luxembourgeois décide qui fait des
profits.
Tout bagne rétorque
Monsieur Frieden sur les ondes de RTL. Tout est légal et transparent, et sera montré
au public, qui a le droit de savoir, comme vous savez. A ce stade, sa narration
s'entendait comme un exercice pratique dans un cours de logique sur les
sophismes: Cargolux qui avait cessé de négocier avec Qatar Airways, se retrouve
lié par un accord qui n'avait pas son accord? L'offre chinoise de HNA était de
50% supérieure, mais les vendeurs préféraient vendre pour moins. Puis les
actionnaires privés voulaient quand-même plus?
Monsieur Frieden explique
que c'est normal que l'actionnaire qui se retire mérite une rémunération supérieure.
Ah bon, donc avec HNA ils auraient obtenu d'abord plus et encore plus selon
cette logique? Retenons qu'en ce cas, en tant qu'actionnaire, moins on gagne plus
on reçoit si on est privé? Les employés de Cargolux supporteraient une telle idée
pour eux-mêmes. Hélas, l'histoire n'est pas crédible:
D'abord l'Etat voulait se
retirer lui aussi, mais n'a pas eu le traitement de faveur, tout comme les paraétatiques
qui cédaient partie de leur participation.
Ce n'est pas la pratique
internationale non plus, et c'est contraire à la sagesse populaire: quelqu'un
qui se retire, qui se sauve du Titanic,
y laisse son fromage. La sagesse populaire et professionnelle aurait préféré aussi
le plus offrant, le groupe chinois HNA.
L'égalité entre
actionnaires est également violée. Comment banaliser cela alors qu'il s'agit
entre autres de l'argent du contribuable?
Et l'argument que la
plus-value accordée aux investisseurs partants augmenterait la valeur des parts
détenues par ceux qui restent est fallacieux. C'est plutôt leur moins-value et
l'effet psychologique du sauve-qui-peut qui tire la valorisation de Cargolux
vers le bas. Il ne faut pas faire d'un vice une vertu.
Comme quoi certaines
relations stratégiques peuvent égarer.
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Friday, October 19, 2012
Le Luxembourg dans la folie des grandeurs: Unité, Binité, Trinité.
Götterdämmerung.
Photo ET
Le Luxembourg
dans la folie des grandeurs: Unité, Binité, Trinité.
ou
Quand la grandeur
des folies est inversement proportionnelle à la grandeur.
Loin de moi de
vouloir dénigrer les immenses efforts déployés par nos ministres pour
"mettre le Luxembourg sur la carte". Trois sont parvenus à faire
parler du Luxembourg et d'eux-mêmes surtout: à l'Eurogroupe, la Banque Mondiale
et FMI, et au Conseil de Sécurité de l'ONU. Nous sommes tous fiers, Roude Léiw huel Se, mais inquiets aussi. Ça y est,
le Luxembourg fait mouche sur la carte! Les ambitions sont assouvies, le denier
public dépensé et notre trio manquant sauve le monde. Ou est-ce sauve qui peut?
L'orchestre joue
sur le Titanic luxembourgeois. Quelle chance de l'avoir pour couvrir le bruit
de la collision avec l'iceberg. Ainsi la situation est grave, mais dans la joie,
l'insouciance et l'unité.
Le capitaine
Juncker a depuis longtemps abandonné le bâtiment pour s'en aller sauver l' Océan
tout entier. Ainsi l'Océan portera sur ses épaules le héros qui l'a sauvé et le
Titanic en même temps.
Monsieur Frieden est
allé au fond des choses. Pas de l'Océan. Pour éviter toute nouvelle collision,
il faut s'occuper de l'Iceberg financier, dont on sait qu'on ne voit que le sommet.
Il a quitté le navire aussi pour s'occuper de cet iceberg et de l'attaquer par
le sommet. Il s'est fait couronner Grand Manitou à la Banque Mondiale et au
Fond Monétaire International. Deux fois! C'est, je suppose, une binité.
Monsieur
Asselborn, qui vient de gagner un des sièges de l' Orchestre, réarrange les
chaises sur le bateau qui coule. C'est le plus urgent. S'occuper des canots de
sauvetage, c'est pour les paniqueurs.
Juncker, Frieden,
Asselborn, notre Trinité absente.
Dans l'eau glacée
de la nuit flottent 20,000 chômeurs et les débris d'Arcelor, TDK, Kaupthing, BCCI, BIL, KBL, Luxguard,
Hyosung, Villeroy Boch, Cargolux .
Pour la bonne
mesure, et pour confirmer mes propos, le Wort vient de publier le "Größtes"Wort" aller Zeiten." Je pense qu'en abrégé cela s'écrit
"GröWaZ".
Le dernier
personnage souffrant de telles folies de grandeur se faisait appeler "GröFaZ".
Wednesday, September 21, 2011
Luxembourg Sondages: Tous les Luxembourgeois sont-ils des Anarchistes?
Un sondage
d'opinion récent, commissionné par le Luxemburger Wort et RTL donne le tiercé
gagnant des membres du gouvernement les plus populaires. Dans l'ordre: Juncker,
Frieden, Asselborn avec le premier
atteignant les 92% de votes favorables! Il s'agit là d'un joli pied de nez à la
loi normale gaussienne.
Cependant cet outil mathématique peut très
bien justifier les résultats incroyablement excellents par une interprétation
purement politique du résultat: l'opinion publique luxembourgeoise est particulièrement
à l'unisson quant à ces trois ministres. Pour quelle raison? Pour la seule
chose qu'ils ont en commun: ces trois-là ne sont jamais là. Ils sont toujours à l'étranger.
Juncker est
en "Europe" et sauve la Grèce.
Frieden est
au Moyen Orient et au Brésil et sauve qui peut.
Asselborn
est à l'ONU et sauve le monde.
Donc plus on
n'est pas là, plus on est populaire. Le Luxembourg est-il content quand ils
sont partis, en fait de ne pas avoir de Gouvernement? Sommes-nous devenus anarchistes
ou tout simplement Belges?
A moins que .....
ce sondage ne serait qu'un message publicitaire.
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