A peine finie la psychanalyse de l'interview du CEO par intérim
de Cargolux Richard Forson à Paperjam, voila que le Président du Conseil
d'Administration Albert Wildgen s'allonge sur la chaise longue du Wort.
Sans tante Léontine, interpréter les confidences du Président
Wildgen serait difficile. "C'est parce que le patient, ce n'est pas lui,
mais sa boîte" dit-elle. Et il y aurait d'un côté une franche relation des
faits comme les très mauvais chiffres de Cargolux, et puis d'un autre côté des affirmations
qui sont autant des dénégations, refoulements et autocensure.
Ainsi il est confirmé que Cargolux fait des pertes depuis
Novembre 2011 et que les mois de Janvier et Février 2012 cumulent des pertes à
hauteur de $ 27,5 millions.
Indirectement est confirmé que l'arrivée de Qatar Airways
n'a pas aidé la trésorerie de l'entreprise, mais seulement à des actionnaires
existants à se retirer. En fait, étant données les pertes de Cargolux et les engagements
avec Boeing, du capital frais était nécessaire. Il faudra bien s'y résoudre ou
couper les pertes en cessant les activités. Qui des actionnaires présents, exceptée
Qatar Airways, qui tous ont voulu réduire leur participation en 2011, voudrait augmenter
sa participation en 2012, alors que le futur n'est pas clair? Il ne reste que
QA pour avoir un intérêt éventuel.
Pour le reste, j'ai passé un savon à tante Léontine.
Monsieur Wildgen a bien corrigé les ragots dont elle se faisait aussi champion.
Cargolux, cette vieille toupie, la quarantaine bien sonnée, a eu bien de l'aide
depuis un an de Qatar Airways Cargo, âgée de 4ans. C'est comme mes petits enfants
qui programment mon iPhone.
Et puis, tante Léontine, cette histoire que QA cannibaliserait
les clients de Cargolux sur les routes américaines en pratiquant un dumping de
30%, ce ne sont que des vilains ragots. Na!
Et finalement Monsieur Ulrich Ogiermann rejoindrait QA.
Quelle bonne aubaine pour QA et Cargolux. Il est dit qu'il a mené Cargolux avec
grand succès de 2002 à 2010, puis a souhaité quitter la société. Ah oui, il y
avait à un moment une enquête aux Etats contre Cargolux et Ogiermann et Van de
Weg. Il est vrai qu'une interview pareille est un exercice de relations
publiques, même de "damage control".
Ce qui est dit ici avec beaucoup de pudeur, est dans sa brutale
vérité que Cargolux, M. Ogiermann et M. Van de Weg ont été condamnés pour activitéscriminelles à des amendes pour entente sur les prix, avec les deux managers écopant
chacun de 13 mois d'incarcération en sus.