Le plan de vol de Cargolux ne semble plus désordonné
comme celui d'un papillon. Mais quelle est la destination?
Vers des cieux clements? Photo ET
Richard Forson, CFO de Cargolux depuis quelques mois,
assure désormais l'intérim de la fonction de CEO, après le départ somme toute
logique de l'ancien CEO Frank Reimen, qui a jeté l'éponge. Rien ne dit que
Richard Forson ne se succèdera pas à lui-même dans cet intérim. Rappelons qu'avec
Monsieur Forson et Monsieur Wildgen, Président du Conseil d'Administration, les
positions clés dans la société représentent l'actionnaire du Qatar.
Il faut dire que Richard Forson est probablement l'homme
le plus qualifié dans l'air raréfié du Conseil d'Administration et du Comité Exécutif,
quand il s'agit d'aviation. Sa trajectoire va de CFO de South African Airlines
(SAA), puis de Qatar Airways et il était dernièrement COO de Wamar
International aux Etats-Unis.
Richard Forson a heurté des turbulences alors qu'il était
à SAA: il a démissionné soudainement, après qu'il s'avérait qu'une stratégie de
hedging du Rand contre le USD s'est soldée par une perte cuisante de 6 milliards
de Rands, quelque 600 millions USD, plus que l'évaluation de Cargolux
aujourd'hui.
La stratégie derrière ce hedging était sans doute assez controversée,
alors que plus de la moitié des revenus de SAA était en USD de toute façon. Le marché
s'est tourné contre ce pari qui était sans doute en partie une spéculation contre
le Rand. Or le Rand s'est raffermi au cours de 202-2003, contraire au pari de
SAA. Richard Forson n'était pas seul pour recommander la stratégie risquée,
mais il a porté la responsabilité et a démissionné en octobre 2003. Le
diagramme historique des taux d'échange entre le Rand (ZAR) et le USD montre à
quel point la stratégie a été du mauvais côté de l'évolution.
Sous certains cieux, une telle épreuve aurait pu terminer
une carrière de CFO. Il est à remarquer que Qatar Airways a ignoré cet accident
de parcours de Forson, et lui a fait confiance à deux reprises déjà: à Qatar
Airways et à Cargolux. Il est vrai aussi qu'un échec comme celui de SAA est
relatif et dans certaines cultures dynamiques l'échec est une experience et une
leçon.
Derrière cela se trouve bien-sûr Akbar Al Bakr, l'homme
qui est à la poursuite obsessionnelle du succès de Qatar Airways. L'homme qui
est le fer de lance dans la conquete des marches pour QA. Et qui semble établir aussi le plan de vol de
Cargolux. Plus de papillonnage, mais destination finale surprise. Tante Léontine
la devine bien. "Jai tout compris" dit-elle.
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