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Luxleaks: Guy Heintz, Chef des Impôts a plus d’un Deltour dans son sac.
Une histoire vraie
Demain je serai un observateur très attentif de la déposition de Guy
Heintz, Chef Suprême de votre destinée de contribuable au Luxembourg. Chez
Amazon on ne dit que du bien de lui. Chez moi c’est le contraire, mais je suis très
de parti pris : j’ai payé des impôts sur de l’argent qu’on m’a volé, parce
que Guy insistait. J’expliquerai comment ceux qui gagnent des millions ne
paient rien, et comment un pauvre bougre qui n’a rien gagné finit par payer plus
impôts que ceux qui gagnent des milliards. Comme au Monopoly. Ceux qui n’ont
pas de chance vont en taule, les autres gagnent un bon de sortie.
Donc, mon ami Guy doit sauter dans la brèche pour colmater le vide laissé
par Marius Kohl, qui était prévu pour témoigner demain. Vous vous rappelez, le
dernier bureau secret à droite ? L’homme avec le cachet tampon ? Oui,
Marius !
Mais comme le destin joue souvent des tours, Marius est tombé malade après
un coup de fil au Ministère des Finances me dit-on. Du coup, il a dû cocher 15
jours de congé de maladie sur son calendrier Pirelli. Vous vous joindrez à moi
pour lui souhaiter un prompt rétablissement à Marius. Et, entre nous, si vous
apprenez le nom de son médecin, cela m’intéresse ! On ne sait jamais.
Heureusement donc que Guy saute à la rescousse. C’est aussi un raccourci,
parce qu’il sait plus que Marius, et qui sait plus peut dire moins. Le tout Luxembourg
sera fier d’apprendre comment on était devenus de nouveau les meilleurs dans la
course vers l’impôt zéro.
Je sais que vous pensez que je serai en fait le seul mécontent, un mec qui
a payé des impôts sur du fric qu’on lui a volé ! S’il fallait une preuve,
la maréchaussée a investigué, et a trouvé ! Pas le fric mais ceux qui le détournaient.
Et la justice, faut-il préciser toute luxembourgeoise qu’elle fut, après un
sprint d’une dizaine d’années s’est montrée impitoyable : 1 et 2 ans de
prison avec sursis, cependant sans les félicitations de la Cour. Et tout le
monde gardait sa Porsche.
Sauf qui ? Sauf moi. Mais se trouvait là un employé des Contributions,
tendre du cœur comme Marius. Il m’a pris en pitié, on a fait semblant qu’on
avait un cousin lointain commun, et on a sympathisé. Il m’a dit qu’il n’y
aurait pas de problème, si je faisais une « demande gracieuse ». Je
me voyais déjà faire le mariole sur la pointe de mon grand orteil. Mais non, c’est
une procédure qui existe pour adoucir les rigueurs de la bureaucratie fiscale. Je
rassemblais les éléments de la chicanerie dans un dossier, 52 pages. Plus de
pages qu’Amazon, IKEA et Apple réunis. Je
pensais que cela ferait la besogne comme pour Bezos. Eh ben, Guy, il a dit non !
Pas de pitié pour les caves qui se font voler !
Furax, je me suis adressé à l’Ombudsman. Guy a encore dit non à l’Ombudsman.
En vraie résurrection de Michael Kohlhaas, je suis monté sur mes grands
chevaux, et j’ai insisté. Au cours de l’opération, l’Ombudsman est même devenu
une Ombudsfra. Rien à faire. Quand j’ai poussé l’effronterie jusqu’à ne pas
payer, Guy m’a d’abord infligé son taux d’intérêt d’usurier, puis est allé tout
simplement se servir sur mon Compte Chèques. Heureusement qu’il était presque
vide. Mais j’ai plié sous la négligence bénigne de l’Ombudsman-fra, et sous la
rage de Guy et son mépris du petit contribuable qui se fait voler, au profit
des grands voleurs de qui Guy fait des tout petits contribuables.
Demain j’aurai finalement la réponse à cette question shakespearienne :
mais comment aurais-je dû m’y prendre ? Un élément de réponse se trouve
dans cette histoire d’arroseur arrosé pour laquelle je dois remercier Antoine
Deltour, d’avoir joué ce tour à Guy. Je parlerai de toi à Bradley Birkenfeld la
semaine prochaine, et je militerai avec lui pour récompenser les lanceurs d’alerte.
Mais cela prendra 10 ans.
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