Friday, July 11, 2014

Le Luxembourg est officiellement un Paradis judiciaire et règlementaire

















Golden Bridge. Photo ET

Le Luxembourg est officiellement un Paradis judiciaire et règlementaire

La démission de Luc Frieden

S’il y a un malaise qui est considéré comme une trivialité au Luxembourg, c’est bien cette corruption rampante au sein du gouvernement qui consiste à distribuer des sièges dans des Conseils d’Administration ainsi que d’autres cumuls et privilèges. Récemment un code de déontologie a prétendu réglementer ces pratiques douteuses. Ce code est en fait un village de Potemkine auquel on s’est résolu pour faire taire les critiques. Plus grave, dans le group-think de cette caste politique/fonction publique supérieure, les extras sont considérés comme des droits acquis. Dans le monde anglo-saxon, souvent précurseur pour réprimander et interdire des pratiques douteuses de ceux au pouvoir, il s’agit tout simplement de corruption.

Pas au Luxembourg, où nous avons encore vu récemment des nominations de certains cumulards de la fonction publique aux CA de la BCEE, des Chemins de Fer et autres. Il y a bien eu quelques protestations, vite balayées. Une question parlementaire du député Justin Turpel au Premier Ministre n’a pas été traitée avec le respect et la transparence que le public et son représentant élu au Parlement méritent. Connaitre la liste des privilégiés et de leurs privilèges n’est pas un privilège du public au Luxembourg. Aux Etats-Unis, ce serait une liste des inculpés.


Plus explicite encore est la position de Luc Frieden, ancien Ministre des Finances et de la Justice entre autres. Il ne se voit pas encombré par un code de déontologie qui, quoique en chantier depuis des années, n’a été adopté qu’en 2014, alors qu’il n’était plus ministre…. Et de toute façon, se tenir au code est facultatif.

Il est remarquable qu’à ces niveaux de service public et pour un ancien Ministre de la Justice, il faille y avoir un code écrit pour expliquer ce qui est juste et injuste, ce qu’il devrait faire et ce qu’il ne devrait pas faire. Bien naïfs sont ceux qui donc croient que la vertu vient avec la fonction.

Ce que les anglo-saxons appellent et interdisent est la « Revolving Door ». Leurs codes interdisent de prendre une quelconque fonction dans le privé qui présenterait un conflit d’intérêt, comme par exemple un ancien ministre des finances qui rejoindrait une banque. On dira c’est à Londres. Il faudra cependant réconcilier l'envergure européenne des responsabilités d’un ministre luxembourgeois et son accès à l’information et aux prises de décisions politiques européennes, surtout en période de crise bancaire.

Dans ce contexte d’une déontologie personnelle, dans le cas où la déontologie règlementée ne s’appliquerait pas, le choix de la Deutsche Bank comme abri n’est pas le plus heureux, sachant que la Deutsche Bank a eu un investisseur de taille juste au mois de mai 2014, € 8 milliards de la part du Qatar. Comme Luc Frieden a eu de grands mérites pour développer des liens privilégiés entre le Qatar et le Luxembourg et comme il a vendu 35% de Cargolux à Qatar Airways, ainsi que les banques BIL et KBL à un des Fonds tentaculaires du Qatar, à sa place j’aurais été plus circonspect avec mon choix de banque. 

Faut-il mentionner que Luc Frieden sera en particulier en charge de questions règlementaires bien anglo-saxonnes à la Deutsche Bank à Londres justement?




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