Le Soleil peut se lever aussi. Photo ET
La nouvelle coalition
La démocratie est la moins mauvaise forme de gouvernement. Le Luxembourg ne
fait certes pas exception, quand on évoque les insuffisances du gouvernement. L’électeur,
la figure centrale de la démocratie, n’a qu’occasionnellement la chance de
changer les choses lors des élections. A l’issue desquelles tout n’est pas réglé.
Comme après ce weekend au Luxembourg, où il faut une coalition. Il y a
plusieurs démarches possibles :
L’arithmétique
Trois coalitions différentes sont possibles, et ont été amplement discutées.
Il faut retenir seulement que les trois ne satisfont qu’à la règle des nombres :
former une majorité. Ce n’est pas suffisant. La formation de cette coalition
devrait logiquement être hypothéquée par les antécédents et soudée par les
expectations pour le futur.
Les antécédents menant aux « Neiwalen »
C’est une série de scandales, couronnée par celui du SREL, qui a incité le Premier
Ministre à recourir à des manœuvres que je qualifierais de coup d’état. Il a prévenu
un vote de confiance qu’il allait perdre, il n’a pas démissionné comme il ne
reconnaissait pas ses fautes, tout comme il ne reconnaitra pas sa défaite
personnelle relative, ni celle de son parti dans les élections. L’astuce de
maintenir le gouvernement et la Chambre en fonction relève du même mépris pour la Constitution.
Les deux partenaires possibles pour le CSV dans une telle coalition devront
affronter à la fois la tendance à la manipulation du nouveau Premier Ministre
et sa rancune pour avoir osé le critiquer dans le passé récent. Les antécédents
se révèlent donc peu propices pour une coalition avec le CSV.
Les expectations
Ce sont les mesures urgentes à prendre pour contrôler le chômage, préserver
une place financière qui ne soit plus controversée, développer des nouvelles activités.
Ce sont aussi les réformes nécessaires d’une forme de gouvernement que même les
grands journaux étrangers qualifient de « sclérosé ». C’est la conséquence
de la longévité des mêmes au pouvoir, et du clientélisme et du népotisme
politique qui en résultent. Pour la nouvelle Constitution, pour la nécessaire
transparence des activités du gouvernement, l’intelligence plaide pour un large
spectre des sensibilités au pouvoir. Je viens de définir la coalition à trois,
en souhaitant aussi de considérer les apports de certains petits partis dont le
discours était à la fois intelligent, honnête et non encombré de calculs post-électoraux.
No comments:
Post a Comment