Wednesday, February 23, 2022

Ukraine : Du Sitzkrieg au Blitzkrieg, ou de la Drôle de Guerre à WW III ?



 








Ukraine : Du Sitzkrieg au Blitzkrieg, ou de la Drôle de Guerre à WW III ? 

En Ukraine, l'histoire se répète. Les parallèles avec les années 1930 européennes sont stupéfiants. La Russie ressort aujourd'hui le vieux manuel allemand. Ou Poutine joue à Hitler. Voici, en coup par coup et côte à côte le calendrier allemand d’antan et le calendrier russe actuel. Les deux mènent à la meme destination : la guerre.

1. Au début des deux calendriers il y a deux événements historiques. Le traité de Versailles de 1919 finit par être ressenti par l'opinion publique allemande comme un Diktat, politisé par Adolf Hitler. L'effondrement de l'Union Soviétique finalisé en 1991 a laissé de nombreux nostalgiques de l'empire perdu, parmi lesquels Vladimir Poutine. Les deux hommes ont déterminé que leur destin était de corriger leurs événements catastrophiques nationaux respectifs.

2. Les deux hommes ont saisi et consolidé le pouvoir absolu.

3. Les deux hommes ont renforcé leur armée et ont commencé à exercer leur pouvoir sur les territoires voisins "précédemment perdus".

4. Après avoir habitué le monde à leur rhétorique menaçante, vient la phase suivante d'une guerre non déclarée : Hitler est intervenu dans la guerre civile espagnole, a annexé les Sudètes de la Tchécoslovaquie en 1938 et l' "Anschluss" autrichien. La biographie de Poutine comprend un parcours similaire : il déclenche la guerre en Tchétchénie, la guerre avec la Géorgie en 2008 et l'annexion de la Crimée en 2015.

5. Hitler a signé un "pacte de non-agression" avec Staline, sécurisant sa frontière orientale. Poutine a noué une amitié sans précédent avec la Chine de Xi, sécurisant ses arrières et alignant ses intérêts sur ceux de la Chine.

6. Question en suspens : ces pactes sont-ils éphémères ? Staline a appris en 1941 qu’en effet ils ne valent pas le papier qui se voulait un accord solennel.

7. Les puissances européennes ont tenté d'apaiser Hitler. Il convient de noter le discours du Premier ministre britannique en 1938 au retour d'une réunion à Munich où il a été attiré par Adolf Hitler. Neville Chamberlain a déclaré qu'il ramenait « la paix pour notre temps ». Et "Rentrez chez vous et dormez bien." Ces jours-ci, les puissances occidentales, notamment les présidents Biden et Macron, ont multiplié les tentatives pour contenir Vladimir Poutine, le menaçant de sanctions. Leurs efforts d'apaisement n'ont même pas abouti à un accord de pacotille. Poutine a franchi une ligne le 22 février en envoyant des troupes russes dans les provinces ukrainiennes dissidentes.

Cette comparaison côte à côte ressemble à un calendrier copier-coller sur le chemin de la Troisième Guerre mondiale. En divulguant et en définissant sa réaction anticipée à une invasion de l'Ukraine comme étant des "sanctions", l’option militaire occidentale a été retirée de la table. Peut-être pas explicitement, mais Poutine vient de tester l'Occident en déplaçant des troupes au-delà de la ligne du statu quo dans les territoires ukrainiens recyclés de la « République populaire de Donetsk » et de la « République populaire de Louhansk ». Et il ne voit aucune réaction militaire de l'Occident. Preuve que les seules conséquences se limiteront aux sanctions. Ce qui ne sera pas tellement gênant pour les sanctionnés, car l’effet de ces sanctions sera largement compensé par l'amitié russo-chinoise et les liens commerciaux.

En géopolitique et en stratégie militaire, il est vain de vouloir sonder les intentions d'un adversaire. Au lieu de cela, seules comptent ses possibilités et ce sont celles-ci qui doivent être analysées. Une invasion du reste de l'Ukraine est-elle imminente ? C'est une possibilité. Militairement, l'Ukraine est seule, car l'Occident n'a aucun appétit pour la guerre. Poutine considère que le leadership américain et européen sont faibles. Pire, combien de Kompromat a-t-il sur les dirigeants occidentaux ? Et il est la solution à la crise énergétique en Europe qui est en partie auto-infligée. La Chine ne se mettra pas en travers de son chemin et pourrait utiliser la crise et les faiblesses perçues de l’Occident comme une invitation à assouvir ses envies sur Taïwan. Si l'annexion de l'Ukraine est dans les plans de Poutine, comme ses actions passées semblent le montrer, son moment est venu : un Occident faible, une Europe sans volonté politique d'appeler aux armes et sans aspirations militaires, une Chine sympathique et des unités de combat pratiquement en position d’attaque jouissant de sa supériorité aérienne. Sans parler de l'arme nucléaire.

Compte tenu de cet alignement unique des étoiles en faveur de la Russie, un assaut contre l'Ukraine est une possibilité réelle. C’est l’occasion qui fait le voleur. Le gouvernement ukrainien vient de mobiliser des unités de réserve. Les signes pointent vers la guerre.

Nous verrons alors un scénario classique se dérouler. Ironiquement, il semble émerger une autre similitude avec 1940, le plan d’attaque allemand « von Schlieffen ». Le dispositif russe à la frontière est complété par la présence d’autres forces russes en Biélorussie. Des exercices combinés y comprenaient l'utilisation de forces aéroportées. La configuration au sol indique un plan possible copié du plan allemand von Schlieffen, jetant les forces allemandes à travers le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas, surprenant les forces françaises par un mouvement en tenaille. En ce cas une manœuvre identique à travers la Biélorussie exposerait la capitale Kiev presqu’instantanément.

Même si nous avons déjà établi la primauté de l’étude des possibilités d’un adversaire, la recherche du renseignement connu ace jour nous permet de spéculer sur les intentions russes en suggérant le scénario suivant :

Nous saurons que le jour J et l'heure H sont arrivés lorsque des cyberattaques et des attaques physiques se produisent sur les centres de commandement et de contrôle ukrainiens. C'est le prélude à une attaque au sol imminente. Les forces de défense ukrainiennes seront la cible d'une intense "préparation" d'artillerie, y compris les orgues de Staline. Les exercices en Biélorussie ont montré la présence de forces aéroportées. Le plan russe serait typique s'il utilisait une division aéroportée à larguer à proximité d'un objectif clé, peut-être Kiev. Les forces terrestres de la Biélorussie se frayeraient en priorité un chemin, à moins de 150 km, vers cette zone de largage d’une division aéroportée, pour une jonction avec les forces déjà présentes pour tenir le gouvernement ukrainien a la gorge.

A côté de Poutine il y aura un autre vainqueur, le Président Xi. Si l’histoire se répète, il profitera du moment pour la conquête territoriale qui s’appelle Taiwan.

Et le Luxembourg dans cela ? Le gouvernement luxembourgeois a fustigé l’incursion des chars russes dans les provinces ukrainiennes par la voix de son ministre des Affaires Etrangères Jean Asselborn. En ce faisant, il n’a pas ménagé la chèvre et le chou. Le Luxembourg est normalement très réservé quant à critiquer la Russie. La raison en est que le Luxembourg compte parmi les plus importants investisseurs en Russie. TASS, l’agence russe d’information estime ces investissements entre 20 et 50 milliards d’euros par an. D’où vient l’argent ? Très probablement de Russie. Il arrive à Luxembourg, devient luxembourgeois et retourne en Russie. Vy ponimayete ?

Restent trois personnages luxembourgeois importants au service d’oligarques russes : Jeannot Krecké, Etienne Schneider et Jean-Claude Knebeler. Leurs maitres espèrent échapper aux sanctions. Pourront-ils exaucer leurs vœux ? Comme vétérans d’un gouvernement de l’OTAN et confidents de ces hommes russes proches du pouvoir, ils pourront peut-être aider à sauver la paix ? Neville Chamberlain dirait : » Rentrez chez vous et dormez bien ».


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