Chaque nouvelle journée désormais est
faite d'une nouvelle de Cargolux. Cette nouvelle journalière est rarement
bonne, mais on fait des efforts pour rabaisser tout commentaire négatif, toute suspicion
ou crainte légitimes en rumeurs, racontars et inventions. Ma tante Léontine m'a
demandé: "Non mais, est-ce que je raconte des racontars?"
Cargolux fait des pertes depuis des années,
(à une exception près), des gens sont allés en prison pour activité criminelle
aux Etats-Unis ( heureusement qu'au Luxembourg ces activités sont considérées
comme le fin du fin), puis on eu une splendide opportunité avec Qatar Airways,
tellement bienvenus qu'ils payaient moins que ce que ces Chinois du Yangtze
River Express auraient voulu et dû payer. Et c'était mieux aussi pour BIP, qui
sauvait ses billes. Car le nouvel investisseur n'achetait pas des nouvelles
actions, ce qui aurait injecté les 117 millions dans le capital. Non, rien ne changeait
de ce point de vue. On n'avait pas besoin de capitaux frais!! En plus, les
actionnaires existants auraient été dilués de 1/3! Il valait donc mieux pour
eux de vendre leur participation au prix avant un quelconque dilution. Cette opération
n'a rien changé, rien amélioré, car elle n'était pas faite pour améliorer la
situation financière de Cargolux. Honnêtement, il n'y a pas d'explication du
moins financière pour cette opération avec le Qatar.
A moins celle-ci: le management de
Cargolux était incompétent disaient-ils et il fallait retourner la situation
sous l'égide, si j'ose dire, des Qataris plus compétents et expérimentes, car
en opération depuis quelques années à peine, comparé aux 40 ans de Cargolux. A première
vue une contradiction.
Désormais, et ceci depuis aujourd'hui,
on est dans une nouvelle phase, celle du conditionnement, de la démoralisation
et de la réduction de la capacité d'opposition aux choses à venir. C'est cette
combinaison de douche écossaise, d'annonces catastrophiques, les pertes, les pénalités
internationales et condamnations, le fol espoir pour des nouveaux capitaux, les
démissions, les beaux nouveaux Boeings qu'il faudra payer, les pertes de
clients et la perte de compétitivité qui s'y associe.
Vient maintenant l'avant-dernière
phase: le démantèlement, qui a commencé aujourd'hui. Cette phase comprendra des
coupes, des réductions et des délocalisations, du moins dans les intentions.
J'ai eu l'occasion hier d'aborder la question de MRO, la pratique de son
outsourcing en Amérique Centrale et en Asie, et sa critique surtout des risques
pour la sécurité décrite dans des rapports américains ici: http://egidethein.blogspot.com/2012/09/cargolux-un-nouveau-chapitre-mro.html
On reviendra plus tard sur la phase
suivante. Elle sera axée autour de techniques et de méthodes financières, et
j'ai bien peur qu'il faille attacher ses ceintures.